Elles sont filles sans famille de la mélancolie
les dernières créations d'un chant désabusé
sorti d'une pâle bouche déclamant ses scolies
au sortir d'un banquet dont on a abusé.

Les larmes de Psyché, c'est le gris qui se mêle
au blanc immaculé de nos rêves d'avant
avant que l'on ressente dans nos rires qui s'emmêlent
que le froid peut aussi envahir les grands vents.

Elles nous prennent à la gorge et nous montent aux yeux
ces pauvres eaux issues d'une antique déesse
qui regarde en tremblant quelque serpent odieux
planter ses sombres crocs dans l'arbre des promesses.

Les larmes de Psyché, c'est le temps qui accouche
d'une tristesse propre aux époques perdues
tout pareil à l'enfant étouffé sous la souche
qui jamais ne saura bien réclamer son dû.

Elles se veulent amazones d'un grand baroud d'honneur
les ultimes guerrières d'un conflit assassin
qui fait fleurir les tombes des plus simples bonheurs
quand la nature de l'homme meurtrit son propre sein.

Les larmes de Psyché, c'est la nuit qui s'empare
du soleil éclatant des plus beaux de nos jours
et lorsque Psyché pleure, c'est notre âme qui part
distiller en ses larmes d'éphémères cris d'amour.