Lors d'un rendez vous avec une fille, j'aime la laisser me chercher du regard et l'observer de loin, en silence. Rapidement, je sais si celle qui se trouve devant moi me plaira ou non.

La dernière fois qu'on s'est vus je lui laissé du temps, et à moi aussi.

Elle était douce, candide, elle zigzaguait au travers de la foule au milieu de laquelle je ne voyais qu'elle. Son insouciance décelait tout son charme. Elle cherchait au loin tandis que ses cheveux longeaient le bord de sa nuque et que ses pieds alternaient la direction de gauche avec la direction de droite.

Elle m'appartenait durant ces longues secondes où j'étais absent.

Elle alla voir un homme, lui pointa du doigt le monument d'en face et fit danser ses lèvres, celles que j'embrassais le soir en m'endormant. Demain, seule l'odeur dans le creux de ma veste me la rappellera, mais je trépigne d'aller la rejoindre.

Je suis désormais derrière elle, mais de dos mes signes lui sont imperceptibles. Mince ! j'aimerais crier son nom mais je n'ose pas. Je veux voir ses yeux quand ils me reconnaîtront, soulagés de ne plus être seuls.

Elle se retourne, d'abord sans m'apercevoir.

J'arrive à la faire rire quand je lui avoue toute ma mise en scène, incapable de la garder secrète. Nous nous dirigeons vers un café, une enseigne américaine, où nous pourrons débattre de tout et de rien, d'un peu et de beaucoup.

La conversation est difficile à tenir, j'ai tendance à préférer ses mots à ses phrases plutôt que ses phrases à ses mots. Pourtant, une de ses paroles me blesse: "Je préfère fuir la ville plutôt que fuir la vie" me dit-elle.
C'est alors que je lui réplique : "J'ai l'impression que si je passe à côté de toi je passe à côté de tout, pour toute ma vie".
C'était une des phrases que j'avais apprise pour elle, une nuit au cinéma.

Mais les lèvres de ma bouche sont restées immobiles. Les larmes de mes yeux les ont rejoint alors que l'allure de ses hanches l'emmenaient au loin, déjà, jusqu'à l'effacer de mon regard.

Il y a des moments où rien ne peut être changé, sans quoi tout change, des moments où rien ne peut être dénoué de nous sans quoi tout est dénoué.
Catégorie : Amour
Publié le 24/03/2014
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Commentaires
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Posté le 25/03/2014 à 04:59:24
oh! dommage!
flipote
Posté le 27/03/2014 à 17:10:45
Intéressant.
Vu que c'est un "texte" plus qu'un poème apparemment, je me permets cette remarque: j'aurais personnellement aimé un peu plus de de scription de la fille. C'est très axé sur le "je".
Victor
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19/04 08:58Sarahg
Ok.
19/04 08:56Plume borgne
J'ai pas dit le contraire
19/04 08:52Sarahg
Non, les destins peuvent être merveilleux.
19/04 08:50Plume borgne
Tout se résume au livre ivre d'une vie de givre
19/04 08:00Sarahg
Remarque, un livre où tout est déjà accompli, ce serait pas mal.
19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
Imagine les gens vivant pour maintenant, imagine si le paradis était un mensonge. Lennon
11/04 04:10Sarahg
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11/04 04:09Sarahg
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