Coton peigné
Et puis tu es partie.
J'ai cherché des années
Ton odeur dans les plis
Du coton blanc peigné :
Un petit haut, très simple,
Comme on fait pour l'été ;
Il soulignait tes seins
Qu'enfant j'avais tétés.
Caché dans une armoire,
Dessous mes pulls, au chaud,
J'y venais par moment,
De jour ou dans le noir,
Renifler comme un chiot
La vie d'antan, maman.
Aubépin des Ardrets
Écrit par AdA
Mais avant de goûter
La chaleur de la chair Je veux être hébété D'esprit tranchant et clair Catégorie : Amour
Publié le 04/09/2022
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Commentaires
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Posté le 04/09/2022 à 09:35:37
C'est triste et un peu fauve, un poème sur le manque qui a une voix originale | |
Edelphe |
Posté le 04/09/2022 à 10:02:31
Les odeurs de l'enfance sont celles qui forment les goûts. J'ai un nounours depuis le jour de ma naissance. Quand j'étais petit, j'avais pour habitude de le sentir pour être bien, j'aimais ça, cela sentait la maison, la sécurité. Il m'arrive encore quelques fois, quand je l'ai à portée de la main, de le mettre à mon nez pour revivre cela. Je comprends bien ce poème et l'apprécie d'avantage pour ces raisons. |
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Syntax_Error |
Posté le 04/09/2022 à 10:51:37
Clair, léger et bien écrit, c'est magnifique ! Bravo ! |
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virgile |
Posté le 04/09/2022 à 16:45:59
AdA...j' aime cette nostalgia... lilia |
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galatea belga |
Posté le 04/09/2022 à 17:14:40
Ce coton peigné est un cocon peiné. Je comprends et j'apprécie ce texte | |
Audrey Deroze |
Posté le 05/09/2022 à 18:14:06
Bonsoir, Beau Texte qui peut replonger tout un Chacun en ces Odeurs d'Enfance qui marquent et auxquelles parfois, il est bon de retrouver les Sensations .. et d'en revivre les Souvenirs .. LyS .. |
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Lys-Clea |
Posté le 08/09/2022 à 18:10:58
@Edelphe : merci pour ce passage. Je n'ai pas bien saisi ce que vous entendez par "fauve" (?) @Syntax_Error : vous avez raison, effectivement, même si un Nounours, comme vous le soulignez d'ailleurs, englobe peut-être un plus large pan de passé et d'émotion que le haut jadis porté par une mère disparue. @virgile : merci, je suis sensible à vos mentions de la clarté et de la légèreté : la forme contrainte des sonnets s'y prête assez bien, même si elle constitue également un écueil de taille sur lequel mes mots subissent souvent de merveilleux et amers naufrages. @galatea belga : Oui, il y a de la nostalgie, ou - je le sens sans pourtant pouvoir clairement l'exprimer - autre chose, de plus diffus, de plus charnel (une main chaude sur mon front, une mandarine épluchée, l'éclats de dents dans un sourire...) @Audrey Deroze (pas facile de se faire à ce changement de pseudonyme ;-) : c'est vrai, j'aurais pu (dû ?) choisir "Coton peiné" comme titre. Merci d'éclairer ainsi le lent cheminement des mes réminiscences ;-) @Lys-Clea: oui, c'est cela : odeurs, sensations, souvenirs, ainsi que le regard distancié de mots écrits a posteriori, de nombreuses années plus tard, qui, tout en apportant de nouvelles clés, un nouvel éclairage, épaississent et complexifient également le mystère de ce que l'on ressent en soi. |
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AdA |
Posté le 09/01/2023 à 18:58:35
oh Jésus je ne peux entendre cela c'est le plus terrible de l'enfance coton maman coton ma petite nièce prenait toujours mes affaires : ça sent la marinette la robe de chambre je veux la marinette seigneur combien d'odeurs nous ont tenus en vie et autant d'assassines ! je veux le coton de la maman je vais voir s'il est là oh maman je suis seul maman je t'ai perdue, maman et je crie et je pleure dans ton petit coton peigné tout blanc |
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mayssa |
Commentaires
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