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» Délires et Jeux » Poème écrit en groupe
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Posté le 12/08/2019 à 16:02:49
Bonjour, Sur une idée de Marinette, j'inscris ici les vers qui ont été écrits par sections brèves dans un topique du forum, regroupés par strophes de chaque auteur mais devenues anonymes. Ont participé Marinette, Aria, Yuba et moi-même. Ce sont les sections qui ont été rédigées entre le 9 août et le 12 août qui sont retenues, sous peine d'allonger et d'englober d'autres participants. Avec l'accord de tous les participants, nous pourrions peut-être songer à publier l'ensemble, dans la catégorie de publication "Groupe" d'un de nous autres ?... À voir… En tout cas, voici : Vers la surprise des rencontres sans se poser de questions sur l'identité des liens ou des lieux où marcher sur la tête et pareil que de danser sur les mains où chuchoter sur le rose d'une pelouse permet de se projeter dans l'écriture libre…absolument sans aucun voile se disposer à tout dire en mots vivants la présence et l'absence, la joie et la tristesse car tout s'emmêle dans une vie vécue à l'instant la vie est violente comme la ville en fièvre mais la nature console dans ses paysages sereins de jardins composés tout s'emmêle et se joint dans ma vie dans ma tête les mots et les affects les faits et les à faire et la vie solitaire est violente en dedans comme un coeur de volcan qui n'a plus de mesa pour sa lave bouillante et jette ses fumées dans l'air imaginaire l'usine qui jadis chanta l'ardeur ouvrière désormais fermée loin du cœur de la ville polluée par les rejets massifs dans l'air de moins en moins clair des cendres de ce qui brûla l'espérance populaire on voyait les ouvriers sortir à vélo le soir pleins d'espérance et tous ces murs fermés prisons de souvenirs laissent un goût amer à nos jeunes palais nous aimions bien ouïr la sirène à cinq heures car nous sortions aussi les cartables réjouis de nos feutres avec mille couleurs et dessinions sans fin des arbres et des maisons et des lacs bleus, verts, turquoises et puis c'était la cloche de la récré on se précipitait en pagaille dans la cour, on jouait comme des héros au ballon, à la corde et, l'école finie c'était sac au dos que nous prenions le chemin du retour Le petit chemin vert plein de mûres et de ronces en tenant par la main la petite soeur blonde qui disait tu m'aimes bien toi hein et on allait chercher le lait dans le seau en alu dans l'étable embaumée des vaches ruminantes les vaches ruminantes, je n'ai pas connu mais avant le goûter au couvert d'un bosquet nous faisions provision de sèches aiguilles de pins de petit bois brûleur de pignes inflammantes le soir au parfum du bois calciné qui fume nos cahiers ouverts en frises se paraient de flammèches dorées joueuses et craquantes et nos yeux rêveurs vers la lune s'évadaient rejoignaient les constellations dansant par-dessus nos têtes que nimbait la nuit de ses corolles mauves puis nous chantions des paroles simples comme les grands sentiments qui sont la raison de vivre des enfants qui ont tôt compris les leçons de la nuit chuchotent sous leurs draps respectueusement Leurs petits rires en éclats s'en remettent à la lune aux étoiles aux comètes pour éclairer le noir du firmament qui infiltre leurs murs par la fenêtre une fenêtre ouverte sur l'infini qui nous plongeait alors dans cet abîme à l'instant du sommeil comme une chute libre et le vertige absolu d'une immensité noire tandis que les enfants enfermés à la cave tremblaient à la bougie quand le tonnerre sourd frappait au fond des murs on avait remonté les draps rêches au menton et le matin nous avions la figure noire de la fumée sans air qui nous servait des ombres des ombres qui battaient au plafond oiseaux noirs pris au piège de l'angoisse ailes maudites caressant nos fronts où couvaient des songes qu'aucun jour n'efface des nuits d'enfance empoisonnées la peur subsiste bien plus tard nos yeux hagards dans l'obscurité scruteront toujours l'invisible ses yeux perçants les murailles où l'on dérobe les crimes des assassins de soleils héliotropes des champs en jachères empêchés de pousser témoins muets que la brume s'étend sur le pavois du monde avec meurtre d'abeilles et rivières mazoutées que sont devenus les violons du ventre de la femme si blanche apparemment et si faiblement flamme monte un son long et lent un son long et fluent un chant de vie un chant de plaine dont les bleuets s’étoilent à la tête sereine de la nouvelle Ève s'étoilent des myosotis et des bleuets nouveaux elle a pris le pouvoir elle et ses soeurs aux hommes voilà bientôt cent ans en broche à son sein brille l'abeille d'or symbole du nouvel ordre son ventre est sa bannière et elle lutte encore pour l'équilibre vert pour inverser le sort elle aurait bien donné son âme et son abeille mais le divin qui dort enchante son oreille et nul ne le saurait hormis le créateur alors sous l'arc iris des nouvelles voyelles elle donne seulement ses mots d'or et d'argent qui donnent la nouvelle norme humaine quand l'homme ploie sous la carapace de souffrance évalué à sa démesure et jeté aux déchets poubelles neuves déesses pour une nature chaleureusement conviée à disparaître fissa laissant place à la lumière domestiquée des lustres rangeant un soleil dans l'armoire à secrets le saint tabernacle le Graal est installé…Du miel mille fleurs et l'on croit à nouveau à la poésie des oracles où sagesse et amour ne sont pas de vains mots le vert est revenu tendre à la palette les oiseaux chantent le bec propre aux fleuves des repentances les poissons re foisonnent et les grands requins blancs s'étonnent d'océans bleus et les grands requins blancs dans le bleu océanent et autour des atolls les tortues se caouannent pleines de leurs gros oeufs qu'elles iront nicher dans un sable brillant le sablier d'un temps où les dieux voyageaient dans la mangrove nutrissante sont des arbres à pains à mains nues escaladés jusqu'aux faîtes donnant à l'année l'abondance la vie sinue entre les lianes des hauts palétuviers sombres comme une cathédrale de silence est dressée la table des petits dieux de la forêt tropicale où il fait bon se noyer dans la vase des tendresses dans le marécage fleuri au bord des baisers quand le soleil surplombe nos têtes folles rêvent de grottes de cabanes en terre séchée de tapis de feuilles et toits de branches de source pure où se désaltérer revivre un seul jour des origines enfoui dans les bras de Gaïa animal homme qui se dessine observant, bien caché... nous animaux aimons nous musser dans le bois entrelacer les lianes d'une reconquête inachevée redevenir nous-même comme des enfançons sans entrave sans leurre et la joie dans les yeux car nous avons perdu les racines du vrai quand on savait faire silence, rester immobile ressentir, contempler la frénésie à faire, à avoir l'agitation du savoir ont corrompu notre nature emballé notre destin cette agitation du savoir nous fait jaillir aux étoiles sans savoir les espèces d'insectes que nous tuons inconnus de nous notre pharmacopée s'en afflige car mille variétés végétales meurent sous des bulldozers d'Amazonie mais la plénitude de l'être est un repos sur le sentier menant au temple entre rivière et montagne courbé comme un buffle s'abreuvant comme bufflonne sous la pluie sans oser tordre le destin buée sous la paupière ton sourire comme un rideau dans un silence de clairière et je tremperais mes lèvres au bonheur j’éprouve le manque jusqu’au bout comme un écureuil endormi dans son passé inachevé nous écrivons de nos huit mains une geste sur le piano qui s'amplifie toute semaine en un magnifique quatuor Changement de programme : vous êtes invité(e)s à poursuivre ! Merci. |
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jacou |
Posté le 12/08/2019 à 18:04:22
oh merci Jacou j'adore oui en effet il faut le publier en le centrant ce qui sera plus beau ce sera un délicieux poème vivant de l'infiniment grand à l'infiniment petit . merci à tous il faut corriger c'est un quatuor à huit mains pardon je ne sais plus compter non je ne me comptais pas en fait donc yuba aria jacou je viens de l'imprimer c'est très intéressant car les idées se suivent de façon poétique chacun parle de soi mais l'ensemble est une vraie saga familiale je suis ravie vraiment essayer de ne pas se reconnaître et prendre pour soi tous les vers c'est magique. merci |
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marinette |
Posté le 12/08/2019 à 20:51:53
Si l'on veut le publier, éventuellement, il faut l'accord de tous les participants à l'écriture, au préalable. C'est une coulée verbale exaltante, je trouve. Excellente idée, Marinette ! |
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jacou |