Des cheveux noirs et bouclés,
Des yeux rieurs, presque étoilés...
Te souviens-tu ?

Te souviens-tu de ces trois années passées ensemble?
De ces années qui se sont envolées, de ma voix qui tremble ?
"Meilleur ami", un de mes plus beaux mensonges,
En réalité, innocent, tu peuplais mes songes...

Quelques jours à peine, et pourtant une éternité,
Sous ce figuier, mon aveu, ton sourire étonné,
Comme une lueur d'espoir que je n'osais plus espérer,

Et à laquelle je n'aurai pas du m'accrocher...

Quelques jours filent, tels des feux follets,
Et moi, inconsciemment, je m'enivrais
D'espoirs déjà tués avant même d'être nés.

Tes mots sont devenus des bourreaux, acharnés
A m'extirper lentement tous mes rêves désormais ensanglantés.
Mais le pire, ce fut de réaliser,
Qu'à toi aussi la destinée,
Te jouer le pire des tours, en t'empêchant d'éprouver,
Le flot de sentiment que l'amour peut apporter.

Bourreau et victime, qui souffre le plus ?
Etre condamné à ne pouvoir rien ressentir, à ne pouvoir aimer,
N'est-il pas pire que de devoir y renoncer ?

Un jour peut-être...
Bien plus tard, quand tu auras appris à te connaître,
Tu ressentiras enfin des sentiments pour un autre être.
Et moi, moi qui suis arrivée trop tôt,
Alors que tu ne te connais pas assez, que tu as peur de tes mots,
Moi qui t'aime et qui ne demande qu'à revoir ton sourire,
Tu m'auras sans doute oublié, au profit d'un autre rire...

Olympe, (pour celui qui ne lira jamais ce poème...)