Et colle encore à ma jeunesse
Les tristes lettres des longs-cours
A pomper du temps ses promesses
Ce que la lune doit au jour
Les pieds résolument de glaise
Sur de plus en plus longs chemins
C'est la mort qui devient obèse
Les plaisirs quelque peu disjoints
Et tangue encore sur la grève
L'espoir d'un océan d'amour
A boire à la lie de mes rêves
Ce que l'écume est à mes jours
Les mains se vident et les yeux saignent
Autant de brouillards que d'abîmes
C'est l'obscur qui pose son règne
Les voyages sont plus intimes
Et manquent encore à ma détresse
Les mots oubliés dans les ports
A compter sur des bouliers naissent
Ce que les nuits volent à mon corps
Les doigts se crispent dans le sable
Et la clepsydre est consommée
Déjà leurs ciments affermables
Erigent en douce un mausolée
A pomper du temps ses promesses
C'est la mort qui devient obèse
A boire à la lie de mes rêves
C'est l'obscur qui pose son règne
A compter en douce les ans...
Écrit par Edelphe
Le monde extérieur est vaste, terrifiant, lunaire, impropre et merveilleux, violent et plein d'amour.
Le monde intérieur est bien plus encore... Catégorie : Divers
Publié le 05/04/2021
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Tout le poème est magistral, et la strophe "Et manquent encore à ma détresse / les mots oubliés dans les ports..." m'a happée particulièrement. Un favori, merci de publier sur Icetea Edelphe. Un bon lundi à vous, dans un ciel voilé par ici | |
Asté |
oh terrible quelle poésie ! la plus belle poésie est bien celle du drame de vivre merci edelphe |
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justine |
Merci Asté, c'est moi qui vous remercie de me lire. Mon ciel aussi est tout gris aujourd'hui. Mais le soleil reviendra... Merci Justine Autant l'écrire, ça ne conjure rien mais ça donne du beau au coeur. J'aime beaucoup votre sensibilité |
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Edelphe |
Bonsoir, Dieu le Temps .. ! parfois, il use nos Corps, nos Ames, nos Cœurs, il déstabilise, grave ses Griffes, il blesse en Profondeur .. Vers magnifiques .. Bravo !! LyS .. |
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Lys-Clea |
Un poème bien triste que la déception colore avec force. J'ai beaucoup aimé votre troisième vers. | |
fee-de-ble |
un poème empli du romantisme d'origine, comme une ballade sur la grève avec des rafales de vent froid et un temps chagrin. la mélancolie est dans les embruns qui fouettent et décoiffent nous faisant paradoxalement du bien. ce que nous sommes est comme une poignée de sable, durant la tempête ne desserrons jamais les doigts... j'ai beaucoup apprécié ce poème doux-amer. il flotte après lecture comme un parfum de tristesse pas encore tout à fait résignée, un blues en somme... merci et bravo, bien entendu. |
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Le Clown |
bonjour Edelphe tes mots fascinants qui savent esquisser le temps précieux qui file si vite! tu as trouvé les mots sublimes pour ta quête inspirée !j'ai apprécié ton poéme magnifique !en favori !bonne journée !prends bien soin de toi !amitiés matinales :) |
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romantique |
Merci Lys-Clea, le temps fait des miracles aussi, même si là ce n'était pas mon propos Merci Fee-de-ble, J'avais hésité à écrire "pompé" mais l'ensemble aurait été plus sombre que je l'étais à ce moment-là. Juste un blues passager, sûrement. Merci Le Clown pour vos mots justes. Et merci Romantique pour ce favori, ça me touche Bonne journée à tous |
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Edelphe |
Admirable réflexion poétisée sur le temps, sur ce qu'il nous prend et ce qu'il nous laisse, et où l'impression que beaucoup nous file entre les doigt est bien rendue. Des évocation fortes qui se dessinent sur un fond mélancolique, avec un côté désabusé. La forme est remarquable également, le propos ponctué de retours qui le rendent plus encore plus pertinent. Un poème que j'ai vivement apprécié, merci beaucoup! |
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Matriochka |
Merci Matriochka pour votre retour, c'est encourageant pour moi | |
Edelphe |
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