Tourmentée d'horreur ce matin
Je me suis éveillée à l'aube de feux colères
Mon âme était emplie d'une humeur âcre
Mon corps envahi d'une humeur froide
En proie à cette amertume qui ne trouve de douceur que dans l'expression de sa haine
J'ai voulu crier
Crier
De tout mon cœur
De toute ma rage
Crier
Arracher de ma gorge
Serrée de ma gorge ces mots
Vipères
Mais les mots sont restés comme des nœuds dans cette gorge lourde
Pour Toi mes lèvres se sont scellées
Ma voix s'est éteinte
Et mes pieds m'ont trainée jusqu'au rivage
L'ombre de mon corps suivait ma course lente à travers le paysage nu
Comme un soleil triste
Comme un soleil doux
L'ombre de Ton regard suivait ma course chancelante à travers ce vide
Là au seuil des mers
J'ai déposé cette rage en pleurs
Tremblant sous la secousse de maigres sanglots
Mes doigts ont dessiné dans le sable humide
Ces mots lourds de leur silence clos
Mes doigts ont écrit cette haine qui n'en pouvait plus de gémir
Emportée par les vagues elle soupire maintenant
Bercée par le roulement maternel de cette houle qui chante
Et moi restée sur le rivage
Les yeux mouillés de sel
Je regarde cette pâle tristesse engloutie par les eaux vives
Voraces et fauves
Libre
Ma gorge s'ouvre comme une aube blanche
Dans ce paysage nu mon chant devient rayon qui se pose sur le souffle d'une mer calme
Et le tumulte de mon âme s'évanouit enfin
Dans un envol joyeux ma voix perce le ciel
Et se pose contre Ton cœur doux
Humblement elle lui murmure
Père par Toi j'ai appris le pardon
Écrit par Eli
"Il faut encore porter du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse."
Nietzsche Catégorie : Divers
Publié le 23/12/2020
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Magnifiques! avec toutes ces eaux imprégnées d'émotions qui se mêlent à l'élan de tendresse... bravo et merci Eli! |
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Yuba |