Les voies du seigneur ne sont plus impénétrables
Puis, ce messire, aussi, était un bien piètre homme
Toute la cité tremblait sous cet incapable
La révolte grondait : la liberté, en somme !
Ville italienne aux beaux parterres de fleurs roses
Antiques ponts jetés sur des flots sur des eux
Nous parcourions l'endroit à chaque aurore éclose
Francesca et moi, fiers de nos serments précieux
L'amour est une chose et la liberté une autre
J'aurais aimé ne pas avoir à faire un choix
Mais je sais qu'il fallait que je chausse mes bottes
Prenne un pourpoint, l'épée, et défende nos droits
Les lois romaines ne s'appliquent plus céans
Depuis que ploie le joug d'un maître déplorable
Les mercenaires venus d'outres océans
Se rendent auprès de nos femmes souvent coupables
Je prends donc direction des affaires mourantes
Oui, ceux qui vont mourir n'ont connu qu'un été
Celui de la lutte auprès de la belle amante
Aujourd'hui, il nous faut délivrer la cité...
Tout est fini ! Ils m'ont pris et jeté aux fers !
Un traître était parmi notre conspiration
Éternelle engeance qui peuple les enfers...
Reprenez, vous autres, le flambeau de l'action !...
Depuis vingt ans que je croupis dans ma prison
J'ai appris que ma vie, Francesca, est bien morte
Le seigneur, un saigneur, a perdu la raison
Puis, la cité tomba dans des mains bien plus fortes...
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 14/10/2020
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argh saigneur que vous voilà hardi ! Malemort cherche cercueils vermoulus pour affaires mourantes pour pompes funestes de corps ensaignants |
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justine |
Superbe narration poétique ! Pour cette histoire infernale qui décrit les horreurs terribles des guerres par les temps et par les espaces... Les enfers des hommes se ressemblent , mais l'humain n'apprend jamais rien de leurs leçons d'histoire... Merci et bravo Georges pour ce grand talent où j'ai particulièrement apprécié l'imbrication parfaite et émouvante de la petite histoire dans la grande . |
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Yuba |
Une écriture qui donne à ressentir le poids d'un tel destin et la douleur des souvenirs de ce prisonnier. En lisant ce poème, j'avais l'impression d'être replongée dans les temps de l'Italie de la Renaissance, quand les villes étaient tenues par de grandes familles (Orsini, Ferrare, Pazzi, Borgia... et d'autres dont le nom m'échappe présentement) qui se livraient des guerres sans merci pour la suprématie. Et l'histoire de ce prisonnier me fait penser qu'il pourrait s'agir d'un membre de l'une de ces familles. Merci beaucoup pour cette évocation dans laquelle ta maîtrise poétique fait ressortir de façon prenante la cruauté du sort d'un homme jeté dans la guerre. Avec toute ma vive amitié pour toi :) |
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Matriochka |
Merci à vous, Justine, Assia, Matriochka, pour vos messages. Je me suis inspiré de l'Histoire de la Renaissance italienne, de la Divine Comédie de Dante qui relate des luttes de factions non éteintes à son époque entre les grandes familles qui dirigeaient ces cités italiennes riches économiquement, guerroyantes par leurs condottieres, et aussi pullulant de talents divers que les seigneurs des grandes familles dirigeantes, pratiquant et favorisant le mécénat, attiraient dans leurs murs. J'ai pensé également à "Lorenzaccio", la tragédie politique romantique d'Alfred de Musset, et, aussi, j'ai vu Florence de mes yeux, cette perle de la Renaissance italienne entre toutes les époques, à mes yeux, bénie. @ Matriochka : ces familles dont tu cites des représentants étaient assez puissantes pour entretenir des artistes nombreux, engager les maîtres de guerre qu'étaient les condittieres, et même donner des papes à l'Église (les Borgia) ! Mamma Mia ! Avec toute ma grande amitié pour toi :) |
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jacou |