Il était une fois dans la ville des bois
Auprès d'une aciérie sécant des séquoias
Une nichée d'hommes saoulés par l'alcool lourd
Qu'un marchand de rêves vendait à ces balourds
La ville s'étendait en rameaux, maints subtils
Faubourgs se perdant en forêt, naguère utile
Afin de se cacher des troubles de la guerre
Ayant mis feu et sang dans les cités grégaires
Ces hommes, grands et forts, vivaient de leur négoce
Cent stères de bois dur, et mille de brindilles
Voilà ce qu'ils allaient au loin fourguer aux gosses
Dont le feu personnel s'éveille au vu des filles
Mais jamais ils n'auraient résidé dans des villes
Dont l'habitude était d'être civilisées
Assez pour guerroyer avec leurs voisins, mille
Chambres d'hôtel dressaient donc leurs toits irisés
Nos balourds balançaient des quolibets joyeux
On entendait venir ces manants à des lieux
Ils avaient trouvé l'astuce en vivant tranquilles
De ne pas se mêler des affaires civiles
Un jour, la forêt, les bois, les buissons disparurent
On raconte aujourd'hui, où l'on porte fourrures
Que les balourds fuirent sur la Lune endormie
Une nuit qu'elle était dans l'abandon promis
Un jour, une nuit, c'est plus qu'il n'en faut pour fuir
La Terre et ses guerriers et ses terriers de guerre
Nos balourds par plaisir distillent l'eau de l'air
Rendus hydrophiles, laissant la Lune luire
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Evasion
Publié le 26/09/2020
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Une belle évasion poétique! Dans cet univers fantastique ...elle est tentante , et tu m'offres la possibilité d'y fuire maintenant, sans bagages encombrants et sans bouger de ma place , tout en savoulant un conte poétique qui se lit avec beaucoup de plaisir , comme survoler un monde enchanté sur des ailes de rêves... Merci et bravo Georges ...c'est un petit film poème pour les favoris ! |
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Yuba |
Bonjour Assia, que tu envoies ces balourds des hauts bois visiter aussi tes favoris, eux les lunatiques ayant quitté forêts, me touchent absolument, et je veux être du voyage également, alors je les suis, quoique je sois moins hydrophile qu'eux mdr ! Belle journée à toi, et paisible week-end ! :) |
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jacou |
Il y a quelque chose de très écologiste dans ce joli conte. Ces balourds sont devenus sages en prenant de la hauteur. C'est un texte étrange que tu nous livres là, mais envoutant et mystérieux et toujours écrit de main de maître! | |
eliosir |
Un poème d'une écriture puissante qui se lit comme un conte mythologique peuplé de géants des bois pour qui la boisson et la guerre semblent être quasiment une religion, et en tout cas un bon moyen de préserver leur cadre de vie. Oui mais voilà, ils n'avaient pas prévu les conséquences d'un monde voué à la surproduction, qui entraîna la disparition de leurs chers bois, et donc de leur mode de vie ancestral. Et finalement, on les plaint, ces balourds rudes certes, mais dont le portrait est bien dépeint! Merci beaucoup, Georges, pour ce partage à la résonance de conte philosophique et écologiste (d'accord avec notre ami eliosir), avec mon amitié toute vive à toi :) |
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Matriochka |
Bonsoir, Joli Conte, vous pourriez en écrire comme des Nouvelles … Balourds qui nous happent dans leur Vie brute , suivi d'un Message sur la Société en évolution , parfois dévastatrice ! .. Bravo ! Merci du Partage dans les Hauts et Sous-Bois ! LyS .. |
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Lys-Clea |
J'ai particulièrement apprécié l'humour qui se dégage de ce poème, ainsi que sa portée philosophique. Bravo pour cette belle écriture et merci Jacou | |
Vermeil |
Eliosir, Matriochka, Claire, Vermeil, vous qui savez goûter à l'humour, qui avez du cœur, qui êtes tenaces et écrivez avec tant de cœur et d'esprit, je me dois de vous remercier, parce que, non contents d'écrire vos poèmes, vous rédigez des commentaires qui donnent du sens à ce que j'écris, et il m'est précieux de vous consulter régulièrement de la sorte. Vous êtes mes raisons de vivre, sachez-le ! Vous êtes comme ces "vins de vigueur" dont parlait Rimbaud autrefois, vous boire est reprendre des forces, compagnons ! | |
jacou |
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