- Bonjour petite fleur, qui es-tu ? Tu as un bel ornement sur la tête mais tu sembles pâle, es-tu malade ?
- L'avez-vous remarqué ? Je suis triste que vous me voyiez ainsi. Je vais mourir, la ville m'a fait naître et me fait maintenant partir.
- Puis-je faire quelque chose pour t'aider ?
- Il n'y a rien ici que je puisse échapper. Résilience est ma seule force aujourd'hui. Attendre que mon destin arrive et me voilà partie pour l'infini. Mais le monde est si beau encore ! Lorsque la nuit devient noire et que les lumières de la ville s'éteignent, lorsque les nuages s'envolent, et que la pollution dévoile son cœur innocent, laissant quelques respirations au ciel, alors j'aperçois ici et là des étoiles à mon âme éternelle. Qu'elles sont belles ! Dans ce monde de béton, il y a tant d'étoiles parsemées tout là-haut, si l'on veut bien regarder. Elles sont magnifiques ! Le monde peut bien crever, elles illumineront toujours le ciel. Moi je suis une fleur et je vais bientôt mourir, je n'y peux rien et je ne peux pas m'enfuir.
- Veux-tu que je te cueille ? Je te mettrai dans un pot et nous irons te poser dans le sable. Il y a quelques autres fleurs qui nous accompagnent. Tu seras face à l'océan et tu respireras la liberté.
- Tu sais, ma place est ici dans ces rues immondes. Parfois un enfant se penche vers moi et son visage me sourit de ses douces pommettes à ses yeux. Il me découvre et m'inspecte. Je fais ma plus belle avec ma robe. Mes pétales sont fanés et la couleur de mes lèvres disparaît avec le temps mais je fais de mon mieux pour lui plaire. Je crois me dresser et lui dire à l'oreille quelques tendres espérances. Il respire alors mon odeur et je me sais m'en aller avec lui. J'ose croire que j'influence ses rêves, ses passions et ses doutes. J'ose me dire qu'il ne m'oubliera pas.
Il m'oubliera cinq minutes après, je le sais. Mais à quoi d'autre veux-tu que je me laisse ? Ma situation me fait trembler parfois, je vais mourir bientôt ! Alors je veux aussi parfois trembler d'amour. Je les aime et j'ose penser qu'ils m'aiment, au moins quelques jours.
Écrit par feuille_au_vent
à l'heure des feuilles mortes, la fumée est belle.
Catégorie : Amitié
Publié le 28/06/2020
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Magnifique ! J'espère que ce jour là ne viendra jamais... Lorsque le dernier poète sur terre rencontrera la denière fleur... Pour qui écrire alors , sa poésie ou sa prose... Bravo et merci Jonathan ! |
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Yuba |
Bonsoir, Beauté ! J'ai connu cela avec une mini Pensée .. je n'ai jamais revu cette "petite", accrochée à ce Mur .. Merci du Partage, Lys-Clea |
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Lys-Clea |
merci Yuba et Lys-Clea! | |
feuille_au_vent |