Tu m'as pris par la main comme on cueille un silence
J'étais là sans y être et tu m'as ramené d'entre le ciel
Et j'ai plongé dans ton regard
Tu m'as conduit hors de moi dans le puit de ton âme
Sur la rive où le sable et l'écume se mêlent
Où l'amour et la peur se confondent
Tu m'as conduit au seuil de ta fêlure
Et j'ai plongé dans l'océan
Tu m'as conduit à l'orée de ton cœur tout au bord de l'abîme
Et j'ai suivi ton pas comme une ombre égarée
Tu m'as amené là et je me suis perdu
Tu m'as conduit parmi le rêve et la couleur du temps
Tu m'as conduit parmi les aveux inavouables
Parmi les fragments d'un millier de soleils oubliés
Tu m'as conduit dans ta constellation J'ai plongé dans le vide

Et je n'étais plus qu'un écho de toi

Comme une pierre qui tombe au fond de l'être
Où l'univers n'est plus qu'une infime poussière
Où la nature des choses n'a pas de douleur
Où la peine est un soupir et le cri un silence
Où la lumière aveugle est un éclat sans fin
Où la vie est un mot suspendu à ton souffle

Tu m'as conduit là où j'aurais dû être où je suis où j'existe
Dans tes yeux dans ta main
Avec toi encore et encore et toujours dans l'interminable infini