Agonie nuageuse en tristesse indicible
Débat de l'onde avec l'insoumission des berges
Planton près des coraux devenus putrescibles
Champs de maïs cloné planté hors d'une auberge

L'horlogerie de l'heure est un passé qui s'efface
De travailleurs fourbus des paysanneries
De l'usine aux chômeurs toujours perdant la face
Tandis qu'on leur décline un vvagon d'âneries

Un président s'emploie à traverser les rues
Mal lui en prît, son prix a baissé à la cote
De la bourse où il fût banquier tôt disparu
Pour s'abstraire économe et séduire en cocotte

Il ramène un emploi, pour Watteau c'est un Gilles
Peint de jaune en surplis dans un portrait champêtre
Où se voit un âne, que voit-il mon frère âne ?
La dérision quand la politique s'empêtre

Tu es pierre est sur la pierre est bâtie l'église
Où ruisselle en missel cet or qu'on dit bourgeois
Quoique universelle elle a ces vieux rois qui gisent
À Saint-Denis la mémoire est un feu grégeois

Mais l'argent de l'apôtre est refusé par Dieu
Il veut la foi ardente et le cœur démuni
Des mains d'ouvriers pour prolonger les adieux
Qu'un Etat fait pour plaire aux banquiers réunis

Le métronome est mort qui rythmait les affaires
N'en restent que d'affres, le surcroît du chômage
La peste se répand dans ce monde de fer
Et l'appel au secours se destine aux rois mages

Rois des banquets pourvus en blanc de très gros chèques
À rembourser au jet dans les rues de familles
Comme on nettoie l'égout on cache les échecs
Les feuilles mortes sont poussées sous les ramilles

Les billets sont feuilles dont un parmi nous s'affole
Ce pauvre ayant des mains pour les tordre en tous sens
Tandis que l'autre avec leurs monceaux batifole
Le misérable sait où réside l'essence

Monde cruel où l'homme est toujours sacrifié
Sur l'autel de l'échange aux vertus monétaires
Il n'est plus personne qui reste à qui se fier
Quand la douleur vécue doit tremblante se taire

La rame est à quai puis s'en va le métro
Quelqu'un plonge en sa poche et sort sa neuve carte
Il vérifie ses faits et qu'il n'a rien de trop
Qu'il est dans la norme et qu'en rien il ne s'écarte

Il se sait un vaurien, un bohême en son âme
N'ayant que des vers lui mangeant l'intérieur
De la tête en des pieds qui trottent mélomanes
Musique rimbaldienne, air qui le rend rieur

Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Social
Publié le 01/12/2019
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Commentaires
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Posté le 01/12/2019 à 13:06:09
L'argent n'est pas le noyau de ce monde, le jour où on comprendra que la paix intérieure rend heureux et que le matériel n'apporte rien, alors ce monde changera. Très habile ton poème sur la money money, et la conclusion est belle. Bravo Georges pour ce bilan économique spirituel, "l'argent de l'apôtre est refusé par Dieu" eh oui... Quand je fais mon bilan de vie, je me rends compte que depuis toute petite cette société m'a enseigné que l'argent fait le bonheur. C'est scandaleux...
Ombellune
Posté le 01/12/2019 à 16:17:36
Il est intense ce texte !
Et la chute est juste majestueuse par son ironie ...
Ce matin j'ai appris la vraie signification du "Black Friday" : l'origine remonte à 1 904 lorsque les esclaves d'amérique étaient en solde...
Grand bravo à toi Georges !
Yuba
Posté le 01/12/2019 à 16:47:35
les esclaves en solde ! honte et misère
merci yuba et jacou
marinette
Posté le 01/12/2019 à 17:32:37
Marine, merci. L'argent ne fait pas le bonheur, quoique il puisse y contribuer, mais c'est vrai qu'être trop matérialiste n'est pas sain. J'ai brossé ce tableautin parce que la situation sociale est actuellement difficile. Les Gilets Jeunes n'ont pas rangé leurs gilets, et une grève est annoncée pour le 5 décembre. D'où ce bilan économique pour passer le temps.
jacou
Posté le 01/12/2019 à 17:39:09
Assia, je te remercie pour ton message.
Hélas, ce qui se dit sur le "Black Friday" est une fake news. D'ailleurs, si tel en était l'origine, j'éviterais ce sinistre Black Friday !
Mais voilà, j'ai vu ceci sur Facebook, et j'ai interrogé le site de l'agence France Presse sur la question : la photo montrée concerne des prisonniers australiens aborigènes en 1905, pas de possibles esclaves en Amérique où les États-Unis avaient aboli l'esclavage en 1861, où le Brésil, le plus tardif, l'a aboli en 1883. Cette photo en elle-même est horrible avec ces chaînes d'époque, mais les indications qui l'accompagnent sont faussées.
jacou
Posté le 01/12/2019 à 17:39:29
Marinette, merci.
jacou
Posté le 01/12/2019 à 17:54:31
Je te remercie Georges pour les précisions historiques , c'est vrai que cette image d'esclaves enchainés ,qui fait froid au dos, semble antérieure à la date de 1904...
Yuba
Posté le 01/12/2019 à 19:29:32
Oui, Assia, effectivement. Le "Black Friday" étant une poussée de consommation commerciale, je comprends l'élaboration de cette légende urbaine lol. Du reste, tout, même les légendes, est récupéré commercialement : voir Halloween. La meilleure opération de récupération commerciale, c'est Noël Mdr :chocolats, liqueurs, champagnes, gâteaux, et j'en passe !
jacou
Posté le 02/12/2019 à 16:23:47
Un bilan économique, et même socio-économique, sans concession. La poésie permet aussi de dire certaines vérités qu'il est bon de lire pour ne pas se laisser berner et garder la conscience aiguisée.
La 3ème strophe me rappelle un bon trait d'humour lu sur les réseaux sociaux à l'époque où il était tout indiqué de traverser la rue si on voulait trouver du boulot: si on traverse la rue la nuit, on trouve du travail au noir?
Remarquez, et si on commence un nouveau boulot le jour du "Black Friday", y a-t-il une réduction exceptionnelle sur le salaire???
Matriochka
Posté le 03/12/2019 à 00:49:56
Bien dit et bien vu, Matriochka ! Merci à vous. Le "Black Friday" est l'Élysée pour tout solde des comptes dispendieux qu'on y pratique probablement. Que de vendredis à solder en perspective pour l'hôte de ces lieux, sans doute expert en macro-économie...
jacou
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19/04 08:58Sarahg
Ok.
19/04 08:56Plume borgne
J'ai pas dit le contraire
19/04 08:52Sarahg
Non, les destins peuvent être merveilleux.
19/04 08:50Plume borgne
Tout se résume au livre ivre d'une vie de givre
19/04 08:00Sarahg
Remarque, un livre où tout est déjà accompli, ce serait pas mal.
19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
Imagine les gens vivant pour maintenant, imagine si le paradis était un mensonge. Lennon
11/04 04:10Sarahg
À méditer pour vous en ce jeudi.
11/04 04:09Sarahg
"La folie est un don de Dieu". Jim Fergus

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