(Gilles de Rais)
Ruisseau qu'arrose
Le sang du jour
Ce deuil des roses
Fauves toujours
Châteaux jaunis
Des amours fleuves
Dont sont honnies
Grandes épreuves
À Machecoul
Gilles s'ennuie
D'un ru qui coule
Il sort la nuit
Son âme en larme
Lui jette un sort
De cette alarme
Il fait essor
Allons paraître
Aux paysages
Les jaunes êtres
Ne sont plus sages
Sur les ronds-points
Coupant des têtes
Quand le jour point
Gilles à sa fête
Ne voit que morts
Sous son cheval
Qu'il tient aux mors
Dedans le val
Il rêve encore
De belles lames
Tranchant les corps
Tremblantes flammes
Quand Jeanne d'Arc
Dans Orléans
Portait sa marque
C'était géant
Comme un Dorian
Il vieillit mal
Tant le condamne
Son ardeur mâle
Jeunes enfants
Courez la plaine
Gilles vous tend
La Mort qui peine
Jeunesse exquise
Où te cacher
Le Temps se grise
À nous cribler
De flèches pâles
Qui donnent froid
Rendent opales
Même ton roi
La nuit s'avance
À pas de loups
Adieu romance
Tranchons des cous
Dieu se défie
À coups d'épée
Gilles bon fils
Aime frapper
C'étaient des temps
Pour gilets jaunes
De tuer ces gens
Vendus à l'aune
Leurs enfants frêles
Jolies victimes
Confits d'airelles
D'un sang intime
Gilles s'endort
En bord de rive
Le jaune d'or
Bientôt arrive
Le Soleil darde
Sur son acier
Les fils qu'il carde
Rayons dorés
Le chant d'aurore
La rosée lève
L'aube est décor
Qui se soulève
Sur un charnier
De cent squelettes
Dans le terrier
De cette bête
La Vendée pleure
Deux fois maudite
Privée des fleurs
Enfant, cours vite !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 08/07/2019
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Superbe ballade d'un maudit qui me rappelle dans la forme "La complainte de fantômas" du grand Robert Desnos! Bravo et merci Jacou. | |
Banniange |
Vif merci Banniange. J'ai tenu compte de ta remarque très utile et en conséquence modifié le dernier quatrain, ceci étant dit pour les lecteurs qui auront remarqué le changement de conclusion. | |
jacou |
Félicitations pour cette forme de vers courts, qui n'est pas facile je trouve à écrire ! J'ai été prise dans cette histoire de Gilles de Rais, j'avais l'impression d'entendre un ménestrel qui me contait le poème... Merci Georges pour l'émotion ! | |
grêle |
Je te remercie Marine. Depuis ma conversion aux vers plus courts, je pense comme toi, qu'ils sont plus compliqués à tenir en brides, pour leur faire rendre et dire du sens. Il s'agit d'être plus concis. C'est gentil de parler d'un ménestrel, qui dans ces temps avait "des lais pour les reines" (Apollinaire), encore merci à toi ! | |
jacou |
Et bien moi j'avais carrément l'impression de courir pour échapper à Gilles le sanguinaire...d'autant que je suis allé me renseigner sur son histoire pour découvrir la terreur qu'il faisait règner à grands et petits ...j'espère qu'il a fini en prison pour le restant de ses jours ;je n'ai pas lu jusqu'à la fin ...lol ...merci et bravo Georges pour l'impressionnante poésie dédiée au diabolique personnage ! | |
Yuba |
Merci Assia. Si tu t'es documentée, tu as très bien fait de ne pas lire jusqu'à la fin. Moi, je suis passé par l'entremise de Jorys-Karl Huysmans et Georges Bataille qui lui ont consacré des études, à ce terrible assassin en série de jeunes garçons... Il a fini condamné par les juges et par l'Église, sur un bûcher où il fût brûlé en présence des parents des petites victimes. Comme ceci se pratiquait à l'époque, il avait d'abord demandé le pardon, que les familles lui accordèrent chrétiennement... Pour autant, il a dû finir en Enfer ! | |
jacou |
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