Des ondes discrètes peu à peu s'amplifient
voilant ma conscience, prenant le pouvoir
en nappes me submergent me liquéfient,
et déferle le flot de ma colère noire..

Monte encore et toujours cette eau qui me force,
un remugle puissant cherche une cheminée,
un passage au geyser menaçant mon écorce,
m'infiltrant vite sous fausse identité

du tréfonds des troupeaux sauvages de mots,
portés par de l'écume, à mes naseaux jaillissent,
je vomis j'étouffe je suis mon bourreau,
réduite au bon vouloir des piaffements d'Apis.

agité de postures issues de l'art rupestre,
grotesque et haletant mon corps empoisonné,
secoue comme un dément les effets de cette peste,
extirpe par les larmes la rage lavée

il faudra du temps au coeur des entrailles,
du mental dévasté par les noires émotions,
pour colmater vraiment la brèche qui baille,
a fait entrer la honte, le besoin de pardon

je voudrais ratrapper mes paroles fugitives,
mes cris évadés, mes mots malheureux..
mais ils savent accrocher les oreilles attentives,
tatouer un coeur et y laisser des bleus....