Sous le ciel rougeoyant, j'abreuve mon oreille
A la ronde douceur de ton sein chaleureux,
Guettant les battements de la source vermeille
Qui offre sa mesure à mes jours bienheureux.

Ils bercent mon esprit, qui s'éloigne du monde
Et danse au rythme ancien du sistre et du claquoir
Qu'on agitait jadis sur des rives fécondes
Pour les fêtes d'Hathor sur des peaux de jaguar.

Ton souffle est mon ivresse, il envole mon âme
Aussi loin que le vent du désert peut porter,
Aux bords occidentaux où la pierre proclame
L'éternité de rois par l'histoire emportés.

Et les cris des marins qui mènent les felouques
Chantent des souvenirs à qui peut les rêver.
Les barques alourdies par l'amphore et la touque
Charrient le pain, la bière et les fruits cultivés

Sur le limon fertile offert par la Nature.
Ils nourrissent le feu qui m'amène en ce jour
À chercher près de toi la secrète écriture
Qu'on déchiffre au linteau du temple de l'amour.