Les années ont passé sans encombrer ta force
Tu restes du nombre des combattants que la vie
Tresse de blessures pour leur donner l'envie
De battre un dernier coup dans ta solide écorce

Tu es le cœur qui bat, le chœur dans sa chapelle
Ton rôle est de chanter le sang d'un guerrier fort
Qui naguère a frôlé la mort sous trop d'efforts
Et se repose enfin, mais répond à l'appel

Ta chamade est ma vie, je te consacre une ode
Car à qui peut-on fier les secrets, les rumeurs
Sans qu'il sourde d'aucuns, autre que vent qui meurt
Sur la plaine étrillée d'arbres où l'hiver rôde

Rode ton rôle enfin, un roc drôle où frissonne
Le son d'un sûr tocsin, des coups que je fredonne
Ta musique est à jouer une ambitieuse donne
Ton roc, tambour, ma vie soutient, que j'emprisonne