si tes lèvres bleues pouvaient sourire,
et, dans l'air, retentir tes éclats de rire,
si tes yeux clos pouvaient encore pleurer,
et si tes doigts se mettaient à remuer.

tu me dirais que tout ça était un leur,
que c'était juste pour me faire peur,
pour que je réalise toute mes erreurs,
et que je puisse les réparer avant ton heure.

si tes larmes pouvaient encore m'éclabousser,
tout comme, tes bras, me rassurer,
il serait peut être possible encore,
d'inverser le temps jusqu'à ta mort.

si ta voix pouvait encore gronder,
lorsque, de chemin, je me tromperai,
si tes mots pouvaient m'encourager,
lorsque, de force, je manquerai,

alors la déchirure du néant,
déciderais que finalement,
tu resterais encore un peu sur terre,
car je suis pas prête pour mener cette guerre,

je donnerais tout pour pouvoir t'enlacer,
avant de te dire mon dernier au revoir,
serrer contre moi, ton corps glacé,
quitte à partir avec toi, ce soir.