Ami,
Ne prends pas ma chandelle, elle ne saurait que te brûler, et si tu vois mes yeux ternes, c'est qu'ils sont anesthésiés.
J'ai trop pleuré de ce qui fait pleurer les hommes et qui effeuille mes frêles branches. C'est dans les beaux jours d'automnes, que mon curieux cœur penche.
N'écoute ni mes mots assassins, mes douces méduses emplies de venins, ni mes souvenirs ravivant ma peine, et empoisonnant mes vides veines.
Ami,
Ne prend pas ma chandelle, elle ne saurait que te brûler. Et si t'en crois ma dure peine, avec mon cœur elle a joué.
Elle a jonglé avec mes pleurs et ses baisers. Avec ses pleurs et mes « je t'aime ».
J'en suis devenu une plaine sur qui elle savait se reposer. Un nouveau pays, était mon corps, tout entier.
Alors ami, pars, loin d'ici.
Prends soin de tes ailes, et méfie-toi de ton cœur. Car même si je ne sais rien d'elle, ne voleront par amour que tes dernières lueurs.
N'écoute pas mes mensonges : « toutes les femmes sont vénales ». Je suis devenu fou, je n'en dis que du mal. N'écoute pas ma peur et que l'amour ne vaut rien. Je dégouline de sueurs, et je ne suis qu'un vaurien.
Ami,
Prends donc ma chandelle, et souffle sur le feu. Ravive ses seins froids, fais-le au moins pour moi.
Écrit par feuille_au_vent
à l'heure des feuilles mortes, la fumée est belle.
Catégorie : Amour
Publié le 24/11/2018
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quelle quête sublime et fascinante:) | |
romantique |
Magnifique poème , avec ses incessantes contradictions comme les mouvements d'une marée ...bravo Et merci Feuile ! | |
Yuba |
J'adore le format "lettre" et en faire un poème est très joli. Merci feuille de cette plume ravissante et sensible qui est la tienne... Un délice de lecture. | |
grêle |
Merci Romantique, Yuba et Grêle d'être sensible à ce poème :) | |
feuille_au_vent |