La malice animale est d'amical accueil
À maints comportements dont l'humain, des deux mains
Se fait prodigue à tort, les avis se recueillent
Dont un, d'alligator, qui va mourir demain

Ce saurien qui sait tout n'est en rien sot ni lâche
Si le sort démontrait que l'homme est un vaurien
Le reptile à peau blême, au problème qui fâche
Porterait en licol l'abandon de ses biens

La brebis, belle bête en pire ennemie blanche
Des prédateurs de tous acabits dont l'empire
Sur le règne et la faune est un destin qui flanche
Car hormis l'homme tigre ou lion plus ne respirent

Cette brebis rit bien, les herbivores gagnent
Rien au change il est vrai, quand l'humain appareille
Pour dominer son monde, exploser les montagnes
Dévorer comme quatre ou tuer l'un de ses pareils

Brebis mielleuse où le berger voit la candeur
Animal blotti bleu sous la lune gibbeuse
La brebis, ai-je dit, n'est de nulle splendeur
Savez-vous combien il meurt de lionnes furieuses ?

Je veux chanter toujours la splendide tigresse
Or comme Amazonie les bois vont disparaître
Ceux du cerf raréfié n'ayant mauvaise presse
Mais le félin enfin que l'on compare aux reîtres

Où va-t-il ainsi donc et quel vent vient qui pousse ?
La panthère a son char pour célébrer la force
Or être prompt n'empêche à s'abaisser le pouce
D'un empereur d'arène où un règne s'amorce

La reine, elle, est l'amie de la verte reinette
En quoi elle croit voir croassant la grandeur
Future de son bœuf d'amant qui, place nette
Faisant, tue, quel faisan ! l'Imperator d'une heure

Rome s'est faite en un jour, non le léopard
Les animaux de proie sont chassés du monde
Ils n'ont plus refuge où l'on aille quelque part
Seul l'humain demeure, la brave bête immonde !