Lettre à ma mère est un poème de Sergueï Essenine
Tu es là, tu vis, ma petite vieille,
Je te salue bien, moi aussi, je vis,
Que vienne resplendir sur ta chaumière
La lumière ineffable de jadis !
On m'a raconté, que cachant tes doutes,
Tu t'inquiètes fort à mon propos,
Que tu vas souvent, sur la grande route,
Engoncée dans ton vieux caraco.
On me dit, aussi, que la nuit tu rêves
A mes nuits, aux rixes des tripots,
Que tu vois souvent un bandit qui lève
Sur ton fils la lame d'un couteau.
Ce n'est rien, rassure toi, chérie,
Tout cela n'est rien qu'un cauchemar.
Mon âme n'est pas à ce point pourrie
Que je puisse crever sans te revoir !
Non, je suis toujours le même, un tendre.
Et je n'ai qu'un seul désir au cœur :
Quitter ce bourbier et ces méandres,
Revoir la maison basse du bonheur.
Je viendrai, quand ouvrira ses branches
Le jardin, au souffle du printemps,
Si tu me promets que les dimanches
Tu me laisseras dormir mon content.
Ne réveille pas les choses mortes,
Ne ranime pas les vains espoirs.
J'ai joué trop tôt ma vie - qu'importe !
Je suis déjà las - faut pas m'en vouloir.
Ne viens pas m'apprendre la prière,
C'est fini, sans espoir de retour.
C'est de toi que me vient la lumière,
De toi seule, la joie et le secours.
Oublie, donc, tes craintes et tes doutes,
Ne t'attriste pas à mon propos.
Ne va pas guetter sur la grande route,
Engoncée dans ton vieux caraco.
Écrit par Isidore2017
«Si demain, tu ne seras pas meilleur qu’aujourd’hui, à quoi te servira demain ?» (Rabbi Na’hm de Breslev)
Catégorie : Divers
Publié le 04/02/2018
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J'adore, ce genre de rimes, ce genre de mots, c'est un bonheur de lecture... Je vais me documenter davantage sur ce poète, merci du partage Isidore ! Beau dimanche :) | |
grêle |
Un poème plein de douceur et qui fait jaillir une tendresse inconditionnel | |
Babel |
Bjr babel, merci pour votre passagr. Merci grele. Ça vaut la peine. Pour la même occasion, cherchez aussi Isadore Dunkin, sa compagne. |
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Isidore2017 |
Merci Isidore pour ce magnifique partage ! Amitiés |
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Yuba |
Merci yubanca. | |
Isidore2017 |
J'aime bien les années 1800 par là sans doute... | |
eric |
Essenine, qui a vécu la Révolution d'Octobre, et ses lendemains... Magnifique poète, un grand merci Isidore ! La babouchka vit toujours au cœur de cette poésie ! | |
jacou |
Sublime ! Très belle fluidité de cet amour à perpétuité. | |
suane |
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