Le décor corrodé par le temps sous la neige
A fui : janvier, l'hiver versant son florilège
D'un blanc linge angélique à celui qui, passant,
Rêvait l'égale absence à ses pas s'amassant
Dénuée de traces, légère carnation
Frileuse d'une âme en son corps et sa passion
Au rêve abandonnée, seul pour elle vestige
Senti, frêle image vibrant à bout de tige
Et, fixée par le gel, son intime servante
Tremblant de n'être jamais assez l'habitante
En son coeur, ce froid roc, caillot de sang glacé
Qu'absorbe l'herbe à la saison venant cesser
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Nature
Publié le 16/08/2017
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Commentaires
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Posté le 16/08/2017 à 08:44:29
Un poème bien rafraichissant où la vie se met en sommeil dans son manteau de glace. Blanc sur blanc, comme un tableau en suspend. | |
eliosir |
Posté le 16/08/2017 à 09:43:35
Merci Eliosir. C'est Malevitch, je crois, qui a peint un carré blanc sur un fond blanc. Je propose ce texte rafraîchissant qui est dans le même temps un état d'âme d'un jour d'août regrettant la disparition de l'hiver. | |
jacou |
Posté le 16/08/2017 à 12:47:19
Très joli poème mélancolique :) L'hiver reviendra bien assez vite... Nous sommes déjà mi-août :) Réjouis-toi Jacou, plus que deux semaines à attendre et le froid reprendra ses marques... | |
grêle |
Posté le 16/08/2017 à 12:55:50
Hi hi ! Ne t'inquiète pas Grele, je préfère l'été à l'hiver comme toute personne sensée, mais hier était une journée particulière pour moi, où je n'ai pas voulu écrire un nouveau poème. De fait, il s'agit d'un ancien poème publié ("Disparition"), dont j'ai modifié le titre pour le faire mieux correspondre à son sujet : la froideur de l'absence. Il y a, comme ça, des jours de recueillement qui ponctuent l'année :) |
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jacou |
Posté le 16/08/2017 à 12:57:28
Oh je comprends... C'est très subtil et délicat de ta part... | |
grêle |
Posté le 16/08/2017 à 20:37:32
Merci à toi, c'est gentil :) | |
jacou |
Posté le 16/08/2017 à 22:12:52
Jacou je trouve ce poème triste. Ce n'est pas la saison qui le rend ainsi mais l'ensemble des mots employés. Peut-être un état d'esprit lors de l'écriture. | |
roserose |
Posté le 16/08/2017 à 22:30:44
Je trouve que la neige, c'est comme la mer, elle exerce un pouvoir ensorceleur. J'ai une certaine euphorie quand je vois l'une ou l'autre. Sache que ton écharpe d'été est réversible...Il serait dommage de prendre froid...Bravo Jacou, pour ton beau poème qui est à chair blanche, la neige est douce. | |
suane |
Posté le 16/08/2017 à 22:37:30
Je vous remercie Roserose pour votre commentaire. C'est vrai que mon texte est triste, son lexique, les mots retenus pour l'écrire, l'attestent. Je me suis inspiré pour ce texte (disposition des rimes) du poème "Apparition" de Stéphane Mallarmé, qui rendait hommage à une jeune morte et qu'il a dédié à un ami devenu veuf. Alors je suis tributaire de cet hommage que je rends à Mallarmé en copiant la structure de son poème à ma manière, car moi je célèbre le deuil d'une saison comme une âme ou une femme, ce qui revient au même, mais je ne laisse pas de place à l'espoir. Voici la copie de l'"Apparition" de Mallarmé : La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs Vaporeuses, tiraient de mourantes violes De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles. - C'était le jour béni de ton premier baiser. Ma songerie aimant à me martyriser S'enivrait savamment du parfum de tristesse Que même sans regret et sans déboire laisse La cueillaison d'un Rêve au coeur qui l'a cueilli. J'errais donc, l'oeil rivé sur le pavé vieilli Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue Et dans le soir, tu m'es en riant apparue Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées. |
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jacou |
Posté le 16/08/2017 à 22:47:32
Oui, merci Suane, tu as raison, la neige est magique, ça vient de notre enfance, de nos émerveillements d'alors devant ces beaux flocons poudreux et de la nostalgie que nous avons conservée de ces neiges d'antan. Depuis François Villon, la neige est un thème poétique majeur, empreint de nostalgie. Je suis content que tu trouves un effet de neige douce en ce texte, que j'ai souhaité à la fois vaporeux et mélancolique. "Désaccordée comme par la neige était/La cloche dont on sonne/Pour le repas du soir" (Friedrich Hölderlin) : je te dédie ces vers d'un poète allemand, où la neige pèse sans avoir de poids. |
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jacou |
Commentaires
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