Les murs que je croise le long de tes boulevards
Me racontent tes continuelles aventures
Que tu dissimules si bien dans tes rues et tes trottoirs
Aussi simple, mais incrédule à toute investiture

Tant l'arrogance n'est pas tienne toi la régence
Défiant tout, dés le jour de ta naissance
Toi si belle et si fière dans ton allure
Combien t'aura-t-on cru nation barbare
Mais toi rebelle à l'ignominie et l'imposture
Tu n'as fait que ton devoir avec vaillance
Et lointaine de tout hasard
Tu as tant fait face à l'arrogance

Combien de peines sont passées par ici
Combien de chagrins et combien d'enfants erraient là
Combien de mamans ont pleuré l'attente mais aussi
Combien de grands pères racontaient ton histoire au-delà

Chagrine parfois mais sans larmes
Tes marins sur tes chebeks* gardaient ton honneur
Tes raïs traversaient la bleue que tu longe que tu trame
Baba Aroudj et ses frères le défit dans les cœurs

Je te vois dans ta baie magnifique
Défendant l'extrême nord de l'Afrique
Qui seule et sans soutient de tes tiens
Avait gardé tête haute audacieuse
On venait se plier à tes pieds
On te savait par moment capricieuse
Mais combien digne et combien courageuse
On venait te supplier toi pudique
Etoile du nord de l'Afrique

Les murs que je croise me racontent
Les fêtes qui se déroulaient à la casbah
Le Chaabi* le Hawzi* les danseuses aux foulards
Comme dans les histoires comme dans les contes
Les mille et une nuits de Shéhérazade sont présentes

Je dépose sur un banc prés de toi mon cabas
J'hume ton air frais j'entends le chant des Douars*
Je reviens pour changer ce qui t'a quelque-peu changée
Je reviens étrange sentiment étranger
Vers toi ma seule consolante
Alger ma blanche ma baie mon amante
Je reviens bien de loin je reviens de là-bas
Je reviens sur tes plages déposer mon cabas

De tes rochers je reviens replonger
Dans ton eau de vie si limpide
Dans tes rêves, intrépide
Dans ta sève candide
Toi ma blanche couleur de l'ivoire
Ma senteur de jasmin
Ma ferveur au cumin
Ma tendre, ma rigide et ma fièvre des soirs

J'entends bien tes murs me parler
Des youyous défalquant des glottes
Frissonnant, dans mon corps qui grelotte
Sous l'odeur d'une paella peu salée
Le regard timide et fougueux d'une voilée
Une silhouette un corps qui tressaute
Mais je dois maintenant m'en aller
Pour revenir cette fois-ci m'installer
Sur tes bancs à user mes fonds de culotte
Avec une guitare une danse un olé

Je verrais en toi l'intrépide
La vertu le courage la bravoure
Je revivrai l'impossible en toi ma fluide
Ma jeunesse téméraire et mon flux d'amour
Et sous le vieux regard de mon enfance
Je vieillirai aux trépas d'une allée
D'un mur ou d'une ruelle de ma régence
Alger, grâce à toi renaît en moi l'impensable
la vigueur la puissance,
un amour, une primeur
une romance.

***

chebek* un navire qui ressemble un peu aux galères grecques.
chaabi* Hawzi* deux genres de musique de la région, c'est un peu comme l'andalous.
Douars* Quartiers

Écrit par zeste
la vie n'est qu'éphémère nous ne sommes que passagers qu'elle soit bonne qu'elle soit amère il faudrait se partager le pire et le meilleur.
Catégorie : Amitié
Publié le 04/06/2014
Ce texte est la propriété de son auteur. Vous n'avez en aucun cas le droit de le reproduire ou de l'utiliser de quelque manière que ce soit sans un accord écrit préalable de son auteur.
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Commentaires
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Posté le 04/06/2014 à 00:57:54
IMPRESSIONNANT DE FORCE DE PASSION ; DE BEAUTÉ,,,,, CE POÈME SERA EN MOI ;;;;; TRÈS LONGTEMPS
flipote
Posté le 04/06/2014 à 07:00:51
magnifiqueeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee!!!!!!
Abdel
Posté le 04/06/2014 à 07:08:19
merci flipote, merci Abdel profondément touché par vos gentilles impressions...
bien à vous très chers amis
zeste
zeste
Posté le 04/06/2014 à 08:18:24
Bravo très cher ami zeste pour cet immense éloge poétique de la belle et digne Alger ! Mêlant les embruns de la mer aux sons de la musique, c'est une véritable ballade que tu nous proposes, chantant les mille beautés, les mille exploits, les mille souvenirs qu'attisent un tel soleil, la blanche, la belle !
En ce poème d'une beauté impeccable et d'un souffle puissant, tu sais entremêler la grande histoire et le moment présent, le regard d'une femme et la jeunesse pleine d'espérance pour nous montrer un vivant tableau, et tout cela tranquillement exprimé par le travail des rimes. J'aurais encore tant de choses à en dire, tellement ton poème m'interpelle ! Merci encore pour ce vivant voyage.
Cordialement.
jacou
Posté le 04/06/2014 à 08:57:46
notre coeur Zeste traînera toujours cette nostalgie et cette admiration aux odeurs aux sons de notre pays tout est dans chaque fivre de notre peau c'est ce que tu es un chant magnifique ... moi j'ai le fado la saudade de chaque pierre chaque bruissement ...
bisous doux :)
MARIE L.
Posté le 04/06/2014 à 10:00:18
grand merci mon très cher ami jacou, touché par ton très beau commentaire et par tes appréciations qui me vont droit au coeur, merci mon ami, merci mon frère d'outre mer...
bien à toi
zeste

merci très chère MARIE L. c'est toujours un plaisir et toujours beau le pays natal, un jour le prophète Suleïman avait posé la question que voici à l'aigle " toi qui vogue dans les cieux, quel est le plus bel endroit, le mieux" il partirent ensembles alors pris par les vents vers un site montagneux, rocheux, désertique ou nul âme qui vive, et voilà c'est ici répond l'aigle, Le prophète tout étonné lui répond" tu n'est arrivé à voir que çà!!! un paysage désertique! mort! ignoré! déserté de toute vie!!! et là l'aigle répond " mais votre honneur, c'est mon pays natal!!!!"
bien à toi très chère Marie, pour d'autres chants et d'autres fados au pays de naissance
zeste
zeste
Posté le 04/06/2014 à 10:13:02
en te lisant un passage d'un poème sur l'Algérie me revenait, signé Senac je pense. J'adore ton poème, en remerciement ce passage en échange.

"Jeunes gens ne demandez pas d’autographe au poète.
Il y a si longtemps que je n’écris plus au stylo mais à la bouche !
Je ne sais plus signer que d’un baiser avide.
Les mots dans mes doigts
Saignent (…)»
passeur de mots
Posté le 04/06/2014 à 11:46:54
merci à vous cher passeur de mots, pour Jean Sénac après l'indépendance de l'Algérie il a habité la Pointe-Pescade dans la banlieue d'Alger pas très loin de là où j'ai passé mon enfance, merci d'avoir évoqué ce valeureux homme libre qui a refusé le joug colonial et a prôné la liberté de notre pays, il était aussi ami d'Albert camus, et a été parmi les fondateurs d'un journal algérien francophone "El Moudjahid"
merci encore
cordialement
zeste
zeste
Posté le 04/06/2014 à 15:44:13
Magnifique voyage !! guidé par l'émotion du poète jusqu'au plus fort et plus profond pays-coeur ...

amitiés voisines ;)
Yuba
Posté le 04/06/2014 à 17:39:35
grand merci très chère amie et soeur voisine, rose blanche de casa touché par ton très joli commentaire...
bien à toi
zeste
zeste
Posté le 04/06/2014 à 22:28:30
Merci très cher zeste pour ce poème qui nous fait tant voyager et découvrir Alger. Votre écriture fluide et personnelle donne vie à ces lieux, les auréolant d'une douce et nostalgique gaité.

Bien à vous.
Florent
Florent
Posté le 04/06/2014 à 22:49:28
merci très cher Florent pour vôtre commentaire, et pour l'éloge, j'attends avec impatience le poème que vous avez annoncé pour ce soir...
merci encore
bien à vous
zeste
zeste
Commentaires
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19/04 08:58Sarahg
Ok.
19/04 08:56Plume borgne
J'ai pas dit le contraire
19/04 08:52Sarahg
Non, les destins peuvent être merveilleux.
19/04 08:50Plume borgne
Tout se résume au livre ivre d'une vie de givre
19/04 08:00Sarahg
Remarque, un livre où tout est déjà accompli, ce serait pas mal.
19/04 07:45Sarahg
Ce serait un livre douloureux. Un livre a besoin d'une histoire, de vie.
19/04 06:43Plume borgne
Imagine un livre d'une page dont le titre serait livre dans lequel il n'y aurait que le mot livre en préface en histoire et en résumé
17/04 07:42Sarahg
"C'est pas marqué dans les livres que l'plus important à vivre est de vivre au jour le jour, le temps c'est de l'amour..."
17/04 07:25Plume borgne
Les décisions sont un fléaux
17/04 06:51Sarahg
Indécis et ancré à la terre du destin.
17/04 05:00Plume borgne
Essaye d'imaginer quelque chose en étant le plus indécis possible
17/04 02:47Sarahg
Imagine qu'il n'y ait jamais de tristesse indicible
16/04 08:28Plume borgne
Imagine qu'on parvienne à tuer l'ennui
15/04 10:58I-ko
imagine qu'il n'y a rien à tuer ou à mourir
15/04 05:16Plume borgne
Pourquoi ne pas imaginer l'imagination ?
14/04 04:41Bleuet_pensif
Si seulement cette imagination était réelle...
14/04 04:31I-ko
imagine tous les gens vivre leur vie en paix
12/04 07:39Ocelia
Imagine les gens vivant pour maintenant, imagine si le paradis était un mensonge. Lennon
11/04 04:10Sarahg
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11/04 04:09Sarahg
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