Il est des jours noirs où les caprices du sort
S'amusent à réunir des preuves perfides,
Désignant un homme, de tout crime limpide,
A l'horreur des fétides couloirs de la mort.

Que ne puis-je, armé d'une épée de Samouraï,
Fendre la jointure de mon large poitrail
Pour qu'au reflet de mon cœur sans maquillage
Tu réalises que je ne suis pas volage.

Si la vision d'une belle fée, comme Hélène,
Sortant de notre alcôve par une pluie fine,
Juste un de tes pagnes autour de sa poitrine,
Peut faire soupçonner une liaison obscène,
Je crois que, n'ayant jamais déçu ta confiance,
Je mérite que tu entendes ma défense.

Si tu n'étais pas partie en courant si vite,
Tu aurais su qu'elle n'est qu'une amie d'étude
Qui, surprise par cette averse bien subite
Alors qu'elle passait si près de ma maison,
A frappé à ma porte, sans autre intention
Que de fuir de la pluie les rafales si rudes !

Oui ; elle est arrivée toute trempée chez moi,
Et le seul crime qui tache ma bonne foi
C'est d'avoir recueilli une amie en détresse,
De lui avoir prêté un de tes pagnes propres,
Pour que, dans les secrets de notre intime pièce,
Elle change sa robe mouillée et malpropre.