On ne disait plus rien,
Dans les enclos maudits.
Depuis longtemps déjà,
La parole était morte.
Quelques regards parfois,
Osaient sortir de l'ombre.
Ces regards ébahis,
Sur ce monde déclinant,
Ne pouvaient plus comprendre.
On atteignait ainsi,
Le bord du précipice.
C'était la fin du temps,
Le bout de l'avenir,
Le désert de la vie.
Seuls les très vieux savaient,
Les mots au sens perdu :
Amour, espoir, demain.
Tous ces mots oubliés,
Presque des mots bannis,
De vieilles sensations,
Des sentiments malsains,
Qu'on avait refoulés.
On regardait le ciel,
Fournaise ensanglantée,
Plus personne ne priait,
On vivait seuls et nus,
On atteignait le terme,
Le bout de l'existence,
La ligne d'arrivée,
De la dernière course.
On était les derniers,
L'ultime génération,
Dans ce monde mourant.
Et pouvait-on parler ?
Les objets disparus
Avaient perdu leur nom.
Arbres, oiseaux, rivières,
Tous des mots inconnus.
Quelques uns étaient fiers
D'être parmi des derniers.
Le soleil était vieux,
Maladif et fiévreux,
Rouge et gigantesque,
C'était notre horizon,
Peut-être notre nouveau Dieu.
Écrit par virgile
On ne peut être poète sans quelque folie. Démocrite.
Catégorie : Triste
Publié le 02/05/2011
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la fin du monde emportera tout et tout le monde et c'est bien ainsi | |
philomène |
Poème qui m'émeut par son contenu ..la justesse des mots..amicalement | |
ulysse |
très beau ah! comme j'aime: "Le soleil était vieux, Makadif et fièvreux,,,, |
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flipote |
cette poésie est je trouve très belle, sobre et apre. en mème temps elle emporte... avec elle | |
steredd |