Ce matin-là, en partant travailler, ELLE m’avait dit :
- Chéri je t’appellerai vers dix heures comme d’habitude.
Je la trouvais tellement jolie. Je ne lui disais pas.
Mes mots restaient coincés dans ma gorge, peut-être liés par mes cordes vocales.
La porte refermée et déjà ELLE me manquait.
Je laissais les fenêtres bien closes pour retenir encore le parfum qu’ELLE avait laissé.
Shalimar, j’en étais fou !
Pendant une heure au moins je vivais dans ses fragrances, la tête dans le brouillard.
A neuf heures trente je m’asseyais dans mon fauteuil, avec mon téléphone à portée de main.
Et j’attendais.

A dix heures, le téléphone ne sonna pas.
Un malaise ténu commençait à tisser sa toile partout dans mon corps.
Pour me rassurer je me disais que sa montre devait certainement retarder.
A dix heures quinze j’appelais sur son portable.
Et je tombais sur sa messagerie.
Je réitérais mon appel toutes les cinq minutes.
Toujours sa boîte vocale !
A onze heures, j’en étais sûr, ELLE m’avait quitté ou ELLE était morte !
Ma tête commençait à s’effilocher.
J’avais l’impression que ma peau se transformait en toile d’araignée.
A midi j’avais épuisé les cinquante espoirs que je m’étais attribués.
J’espérais son appel qui ne survint jamais.
Je ne l’ai pas cherchée. Je n’ai pas alerté la police.
Personne ne s’est manifesté.

Un an plus tard, j’attends encore.
ELLE semble s’être dissoute dans l’oubli.
Je l’attends, ELLE !
L’attente est devenue la pile qui alimente mon cœur.
Attendre, c’est espérer !

Minuit, on sonne à ma porte.
Si ce n’est pas ELLE, mon espoir va être détruit.
Je ne vais pas ouvrir.
Car l’espoir fait vivre dit-on.
Je sais que lorsque je ne l’attendrai plus, c’est que…

Virgile.

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