Building
Tour vérolée de vent,miroir de nuages
Où paissent des moutons d'eau.
J'ai vu venir un homme dans la mousson de l'orage, perclu de gouttes, venir avide comme le chemin mord l'horizon, s'étendre sur la vulve des caniveaux, tomber comme tombe un arbre giflé d'éclaircies. Mer.
Bulle dingue
Les parapets thalassophages, les réverbères plantés sur le corps recouvert de la terre dans la poussière goinfre des lunaisons, couvert d'atomes, vert du foin rapide de l'été, saisi comme un coeur enchaîné au destin.
J'ai su un homme m'aimer. Amer.
J'ai bu d'un gué la rivière qui percait d'un éclat l'hiver, repris forme aux estables des courants d'air, vendu une larme cochère aux marchands de tours, magiciens des coins de travers, illusionniste et sentimentaliste, perçu du chagrin des dieux conifères, voué aux retours des saisons, salis du rêve des enfants. Aimé.
Building
L'homme s'est vautré comme un chien malade, pissant des larmes, étouffé de poils, la voix rauquait des oraisons atrabilaires, le matin cachait son soleil sous l'épaisse floraison des immeubles, une tâche confite de ciment dans un cadre de fer. L'homme appelait niché dans des plumes synthétiques. Crevant l'assourdissante valses des tonerres. Acheminant son regard aux rigoles qui dirigent la pluie. La mer.
Bu! Le dingue
Sa fiole, son poison, son antre de confession, sa prière, son liquide brûlant comme un siècle de soumission, rendu aux étroites pétales d'une fleur de béton, délivré aux parfums des poubelles, réceptacles d'ordures, caveaux des germinations, l'homme m'aimait comme un fou a aimé la raison, loin des connivences des esprits tordus de la chance, abandonné des hommes, l'homme aimait ma main qui lui mentait, le sou vicieux d'un étranger, le savoir comme la poésie. Un père.
Écrit par veilleurdenuit
advienne que voudra!
Catégorie : Divers
Publié le 19/08/2017
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C'est très agréable à lire avec un côté futuriste à la Caza ou MadMax. Je suis plutôt un rat des champs et à la lecture de votre texte intéressant, je pense que j'ai choisi le bon camp. | |
eliosir |
Un vibrant poème âpre où se tordent les flammes de l'inspiration, en restituant les cendres sous la forme d'une prose incendiaire. Du feu de Dieu, ce texte ! | |
jacou |
Merci les loulous poètes | |
veilleurdenuit |