Ô très cher !
Ô vieil ami !
Il y a si longtemps,
Depuis ta dernière visite.

Tu sembles bien te porter,
Tu as pris des couleurs !
Entre sans obligeances,
Ma demeure est tienne.

Je t'offrirai bien,
Boire ou contentement à la faim,
Si seulement les bancs et les balançoires,
Seraient source de quelque avoir.

Que caches-tu donc sous ta redingote,
Un quelconque présent,
Pour célébrer l'an passé,
Montre, amour !
Montre, ami !

Vieux complice,
Ne t'offusques pas,
Seul ami,
Depuis si longtemps,
Je n'attends que toi.

Une dague, je ne comprends pas,
Aucun ne me cause de tort,
À moins que ce coup soit pour moi,
Vieil ami, veux-tu ma mort ?

Ah damnation !
Tu me piques, j'ai mal,
Pourquoi me fais-tu souffrir ?
Je te hais, bourreau ingrat !

Oh colère !
Tu me paralyses, j'engourdis,
Perfide psychotique,
Prend donc plaisir à me voir mourir !

Que t'ai-je donc fait ?
Ivrogne des ivrognes,
Salives et saoule-toi de ce moment,
Car jamais je ne l'oublierai.

Tu seras puni,
La Loi te trouvera !
Les Sergents t'abattront,
Et tu regretteras.

Voilà, je quitte,
Saches au moins une chose,
Tu ne t'en tireras pas,
Ton empreinte est partout, autour de moi.

Ils verront,
Ils sauront,
Que c'était toi,
Que c'était moi.

Le Soleil se couche sur moi,
Et toi tu pars pour une autre année,
Mon dernier souffle est arrivé,
Ma dernière volonté, ton nom : le crier !

L'assassin,
L'hypocrite,
Le malfrat,
C'était mon ami, c'est Monsieur A. !