Les gens se sentent d'une intelligence folle
On se fout du peuple mes enfants car enfin
Le savoir n'est pas d'avoir lu Marx ou Plotin
Mais de savoir que dieu portait un chapeau créole

Oui oui je sais. Je bouleverse vos croyances mais
Il est une vanité des vanités que moi
Je vous offre sur un plateau non sans émoi
Le savoir absolu qui peut s'en targuer ?

Ma personne. Tout commence donc par dieu
Devant sa glace il était, caressant sa barbe
Quand on sonna à sa porte chose assez zarb
Dieu en misanthrope s'en va ouvrir furieux.

C'est son collègue satan toujours élégant
Qui lui tint à peu près cette tirade là
"Vous n'avez pas le visage aimable ma foi
Mais à n'en pas douter l'allure d'un brigand

Votre couvre chef est un crime à la beauté
Vos sandales relèvent de l'aberration
Mais je suis beau seigneur et j'ai pour vous un don
Voici donc un nouveau chapeau pour commencer"

Sur la tête du tout puissant il déposa
Un haut de forme d'une classe inconcevable
Dieu succomba "il est d'un charme fou diable !"
disait-il en piaillant tant il avait de joie

Mais au soir venu, le bienheureux, de fatigue
Dépose son présent sur la table de nuit
Et presto s'emmitoufle dans sa literie
En pensant encore à son ami fort prodigue.

Il fait nuit, un peu froid, il dort paisiblement
Sans penser que du chapeau il sort une chose
Qui dépasse l'entendement de cette prose
Aussi de la nature vraisemblablement.

Le matin le divin se réveille et horreur
La vermine est partout dans ses draps sous son lit.
Un billet : "C'est l'humanité qui vous sourit.
Satan, votre humble et dévoué serviteur "