Il ne faut pas désespérer de la mémoire
Il me revient parfois des pans de mon histoire,
Longtemps ensevelis sous le poids des années,
Nimbés de souvenirs de plus en plus fanés
Et d'échos entêtants qui troublent ma mémoire.
Face à cette intrusion d'un passé qui s'invite
Au gré d'un inconscient qu'on subit, dérouté,
Un visage, un parfum qu'on croyait occultés
Tentent de ressurgir et parfois ressuscitent.
Par quel cheminement ces détails oubliés
Au fin fond d'un passé qu'on croyait révolu
Sortent de ce tunnel où on les avait crus
Dans les limbes éternelles à jamais disparus.
Et tel un écheveau qui, vaincu, se dévide
Sous les patients efforts dont nous nous acquittons,
En revivant le flot des anciennes émotions,
S'imposent des échos de moins en moins timides.
Par delà les années, en force me reviennent
Et avec précision des sensations perdues,
Restées sans lendemain, et qui, réapparues
En un monde égaré aujourd'hui nous entraînent.
Revisitant alors les décors que naguère,
Dans un lointain passé, nous avions fréquentés,
En voyageant ainsi au fil de nos pensées,
La mémoire à ce jeu ne peut que se complaire.
Avant que mes neurones, atteints de sénescence,
M'aient contraint à l'oubli de ces belles saisons
Et que mes facultés tombent en pâmoison,
Merci pour les bonheurs de ces réminiscences.
Où l'Alzeimer, hélas, obscurcit l'horizon,
Induisant le fléau d'une décrépitude,
Réjouissons-nous d'avoir encore la latitude,
En dépit des années de garder la raison.
(sous forme d'acrostiche)
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un travail remarquable ! | |
yannis |
Je remarque aussi cela la mémoire se joue de nous et crotte parfois cela fait peur. bonjour |
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MARIE L. |