C'est en forgeant qu'on devient forgeron.
Chaque jour, je m'astreins, respectant ce proverbe,
En guise de pensum ou j'implore Erato,
Suivant l'inspiration, parfois prise en défaut,
Tout à trac à tenter quelque poème acerbe.
Essayant de trouver un sujet qui m'entraîne,
Nourrissant à lui seul le fruit de cet effort,
Force est de constater que planter ce décor
Où mes rimes naîtraient, me vaut quelques migraines
Rien ne me satisfait au gré de l'exercice
Générant une idée qui puisse m'enflammer,
Et pourtant, il me faut malgré tout rechercher,
Avec ou sans bonheur, une idée directrice.
Nonobstant ces écueils qui me laissent impavide,
Tenté par un écho propre à dissertation,
Que de fois mon stylo, à court d'inspiration,
Usa de palliatifs pour éviter le bide !
Obstination aidant, pour achever l'ouvrage,
Non content d'aligner ces rimes de guingois,
Dans la difficulté, je m'enferme parfois,
En des sujets fumeux et qui me découragent…
Versifier me permet de garder, il me semble,
Indubitablement, la pratique des mots,
Engrangés dans des temps déjà immémoriaux,
Nimbés de souvenirs qu'il faut que je rassemble.
Tapant, de son marteau, au droit de son enclume,
Forgeant, sans se lasser, quelques vers hors du temps,
On forge ou on écrit, est-ce si différent ?
Reste que je préfère au marteau une plume.
Grâce à ces deux outils, qu'il faut qu'on encourage,
Et tenus dans des mains aux savoirs éloignés,
Revivront les bonheurs dus à ces deux métiers
Où, cent fois, nous mettons sur le métier l'ouvrage,
Ne regrettant jamais les efforts prodigués.
(acrostiche)
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