Mammouth à l'embonpoint dont on se désespère
A l'aune des crédits qu'il se voit attribuer,
Insatiable glouton qu'on s'échine à gaver,
Saura-t-on dégraisser ce ruineux ministère ?
On peine à concevoir que tous ces profs en grève,
Usant et abusant du droit de défiler,
Se soucient un instant des droits de leurs élèves,
Obligés de pâtir des cours non dispensés.
Nos maîtres, autrefois, avaient une autre éthique,
Tout entière consacrée à notre éducation,
Leurs efforts, en regard des gesticulations
Étalées aujourd'hui, nous furent bénéfiques.
Sous leur férule, alors, au fil de mes études,
M'a été inculqué, sans que j'en aie souffert,
Au gré de leur savoir, tout ce qu'ils m'ont offert,
Impliquant mon respect pour leur sollicitude.
Tant d'années ont passé depuis ma tendre enfance
Ressuscitée soudain par ces hurluberlus.
Et je plains les enfants qui n'auront pas reçu,
Sans qu'il leur ait coûté, le goût des connaissances.
Dans nos lycées, hier, régnait la discipline,
Aujourd'hui, la chienlit s'y vautre à qui mieux,
Nos enfants, illettrés, sont otages de ceux
Tenant aux privilèges dont ils sont unanimes
A souhaiter le maintien, sans se préoccuper,
Nihilistes sans foi, de les voir supprimés.

(acrostiche)