Hadès à l'horizon
Virevoltent, les blancs visages,
De mes ancêtres revenants.
Que Hadès a pris en otage,
Pour l'éternelle fin des temps.
Les souvenirs crachent l'écume,
D'un océan tumultueux.
La mémoire sans amertume,
Rend, l'homme sage, plus heureux.
Virevoltent les blanc nuages.
La vie, de l'âme s'évapore.
Un ultime pèlerinage,
Où le vivant espère encore.
Les miracles n'existent pas.
Il n'y a que des catastrophes,
Qui provoquent peines et joies.
Seul un fou, le ciel apostrophe.
Nos dieux, nous tombent, sur la tête ;
Pour les avoir placé trop haut.
Si mes aïeuls je les regrette,
C'est que l'Eden n'est qu'un tombeau.
Je fais la lecture à mon chien,
De cette écriture sacrée.
Qui promet une vie sans fin,
A tout homme bien inspiré.
Tapant du pied, Hadès m'attend,
La nuit attend la fin du jour.
En cadence, maître du temps,
A m'attendre il gagne toujours.
L'excès en âge et bonne chair,
A la riche table de vie,
Me rapproche des êtres chers,
Que la mort, un jour, a ravi.
Sur un piteux champ de bataille,
Dans un lit d'ultime agonie.
Hadès, que le ventre tenaille,
Me fait charité d'un sursis.
L'esquif à la rouge voilure,
Me fait traverser l'océan,
Des promesses et impostures,
Vagues salines du néant.
Moi qui rêve d'une frégate,
Voiles blanches gonflées aux vents.
Ignorant les cieux qui se gâtent,
Ciel tourmenté du contretemps.
Seul sur ma frêle embarcation,
Sur les calmes flots embrumés,
A la dérive et sans raison,
S'éteignent, mes moindres pensées
Je suis un poète sénile,
L'ombre d'un ancien combattant ;
Comme Ulysse pris sur une île
Isolée aux flots rugissants.
Me tourmentent, les blancs visages,
De mes ancêtres impatients,
De me voir gagner leur rivage,
Pour l'éternelle fin des temps.
Nous cracherons tous, notre écume,
Laissant nos âmes de chiffon,
Se froisser, à titre posthume.
Hadès attend à l'horizon.
Écrit par singe vert
L'imaginaire rend l'ordinaire supportable.
Poète céphalopode sur huit pieds, je crache de l'encre. Catégorie : Triste
Publié le 21/04/2014
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Merci pour ce beau poème dont j'apprécie particulièrement la toute dernière strophe, au goût d'amertume. | |
jacou |
MERCI Ô MON sINGE VERT ,ENFIN DE RETOUR, POUR CESOMPTUEUX CADEAU JE T'EMBRASSE | |
flipote |
Superbe. | |
eric |
une merveille d'écriture, la troisième strophe me plais...merci | |
zeste |
Un poème qui m'impressionne par cette talentueuse manipulation du verbe entre réalité et mythologie ...une telle richesse en mots que je relis avec plaisir ... amitiés |
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Yuba |
Magnifique poème... | |
pichounne |
Le poème est un être de chaire et de sang qui lance une petite étincelle vers le néant pour ne pas mourir, pour laisser une trace. J'ai beaucoup apprécié le vôtre en tout cas. | |
eliosir |
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