Face à l'étang

Il me regarde contemplatif, nous nous fixons
Adapte mes rictus, retranscrit mes émotions
Immobile, sans lumière, évite mes questions
Et quand je tourne le dos ne fait qu'illusion

C'est une ombre sans reliefs ni personnalité
Une image floue sans griefs ni animosité
Un être fade, sans profondeur, sans allure
Imitant mes gestes comme une caricature

Son image se transforme quand vient l'obscurité
Attendant la pleine lune pour que prenne ce cliché
Quel loup effrayé par le flottement de son visage
Hurle et s'éclipse à la vue de sa propre image

Ma voix ne porte plus malgré son écho
Eblouissant soleil rayonnait pourtant ce halo
Ses marbrures ondulent au flottement d'un ricochet
Qui me mue au silence quand noie ce simple reflet