Au milieu de mon adolescence, je disais que tout était dans l'art de ne rien prendre au sérieux. Tout était drôle. Un véritable cirque, un show d'humour.

Ensuite est venu un bouleversement. J'ai connu cette fille qui a tourmenté mon esprit pendant un an. je croyais l'avoir oublié, mais son fantôme était resté tout petit. Je le voyais un peu, je le niais, mais aujourd'hui je m'avoue ne jamais l'avoir perdu de vue complètement. Tout est devenu plus sérieux, j'ai compris l'enjeu des destins. Cette fatalité que je trouvais dans l'âme sœur. Et cette soi-disant âme sœur se révélant être inaccessible.

Et maintenant je réalise cette ironie qui traîne dans mon âme comme pour toute la race humaine. Cet endurcissement d'un mal aise devenu adulte. Je n'arrive plus à comprendre de quel côté je suis. Suis-je sérieux, suis-je ironique. Et peu importe quel choix je fais, suis-je naïf? J'ai peur de voir un monstre derrière cette image d'homme vertueux que j'ai de moi.

Finalement, je crois me connaître. Je ris de cette perte de temps. Je me rappelle être sérieux. C'est assez simple, je dois seulement continuer ce repiquage de Jim Hall et pratiquer mes 3-5-7-9 sur les changes de Nardis. Tout est réglé, je passe à autre chose.