Le matin je me vais baladant
Au bord de notre bois
L’esprit un peu flottant
Je fais quelques photos
En soleil en maison
Et je rentre apaisée
Dans mon nid
Je fais ma farinette
Avec des œufs tout frais
Des pommes et du lait
Et je la flambe au rhum
Et je m’assieds
Puis j’attends le facteur
L’épicier
Et je me vais siester
Au bord de la fenêtre
Où attend un oiseau
Quelque odorante miette
Tiens j’entends
La camionnette
Je replonge en arrière
Où ma mère attendait
Ces merveilleux cadeaux
Du pain du sucre
Ou une lettre
Un petit mot
Et elle souriait
Triste comme la vie
Et lisait le journal
Pour voir qui était mort
Elle soupirait toujours
Tablier et pantoufles
Oh maman !
L’arbre vient de tomber
Et l’absurde cognée
Ne marque même pas
Un moment de regret
Il y avait un chien
Assis devant la porte
Un pauvre chien tout sale
Tu l’appelais Perlou
Il venait te garder
Tu lui parlais patois
La nuit tu le rentrais
Couché derrière la porte
Tous tes enfants partis
Hors de ton tablier
Mais moi je l’ai encor
Ainsi que tes pantoufles
Et tes boîtes à gâteaux
Pleines de nos photos
Maman je suis toute seule
J’hante les catalogues
Je commande comme toi
Et puis je n’envoie pas
Ce sont des rêves flous
De choses inutiles
Quand on n’a pas de sous
Maman je n’est personne .
Marinette
4 septembre 2018
11h45
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Écrit par marinette
La porte de l’humain, c’est le visage.
Christian Bobin Catégorie : Triste
Publié le 05/09/2018
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Ma lecture m'a fait revoir une partie de ma malheureuse enfance, j'ai la gorge nouée et une petite larme accrochée à un cil au coin de la paupière ! Merci beaucoup pour le partage , Toutes mes amitiés et mon profond respect, Madame ! ce chef-d'oeuvre ira rejoindre mes poèmes favoris. Et à propos d'enfance, un de mes auteurs préférés (Wajdi Mouawad) a dit : "L'enfance est un couteau planté dans la gorge." Passez une bonne journée. |
barateur ![]() |
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Souvenirs du quotidien, souvenirs d'antan, racontés dans une simplicité qui nous rejoint au cœur. Vous savez su créer une ambiance, on se croirait faire partie de l'histoire. |
fee-de-ble ![]() |
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J'ai lu en ramassant un à un et le plus délicatement possible les miettes de la vie car beaucoup d'entre elles peuvent m'appartenir ...ils tiennent dans mes poches ...de la tête où je garde cette royale et grande poésie ...je t'embrasse :) |
Yuba ![]() |
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je suis touchée par vos sensibles ressentis merci |
marinette ![]() |
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le temps qui passe nous arrache tout et nous assassine...et pourtant je crois que rien ne se perd...on verra..bises marinette |
Aria ![]() |
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Hmmm moi je veux goûter la farinette :) Je m'inviterai chez toi un beau jour de mai Marinette. Les oiseaux chanteront, la camionnette du laitier passera, et je toquerai à ta porte toute heureuse de pouvoir te voir en vrai. Gros bisous :) |
grêle ![]() |
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rien ne se perd je m'en rends compte oui venez fariner la marinette bisous mes chéries je suis déjà debout pour les piqouses |
marinette ![]() |
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Superbe dernier vers, "je n'est personne" ça laisse à réfléchir et renvoie en enfance. |
Galerion ![]() |
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