LA VIE ?
Que se passe-t'il ici
Que me veulent tous ces gens
J'étais bien à l'abri
Dans ton ventre maman
Je commence dans la vie
Avec une fessée
Mais ce tout premier cri
Ne s'ra pas le dernier
On me présente un sein
Tout doux tout chaud tout rond
Je cherche par instinct
Un p'tit bout de téton
Final'ment apaisé
Par ce premier repas
Je me force et je fais
Mon tout premier caca
Au lieu de rire bêt'ment
Si tu pouvais papa
Demander à maman
De m'enlever tout ça
Une semaine est passée
On rentre à la maison
Va falloir préparer
Tout un tas de bib'rons
Au bout de quelques mois
Je m'suis mis à marcher
Un joli parc en bois
M'a vite emprisonné
Viv'ment que j'ai des dents
J'en ai marre des p'tits pots
En plus c'est pas marrant
Je n'peux plus faire de rôts
Ca y est j'ai enfin l'âge
Premier jour d'maternelle
J'n'ai pas été très sage
J'ai voulu m'faire la belle
Au bout d'un mois et d'mi
J'm'y suis habitué
La sièste après midi
Ne me fait plus pleurer
En cours préparatoire
Là c'est moins rigolo
Y a une tonne de devoirs
Et un gros sac-à-dos
Vive la récréation
Pour pouvoir oublier
Toute la conjugaison
Les maths et le français
Me voilà au collège
Avec dix profs par jour
C'est un sacré manège
Lorsqu'on change de cours
Géo physique histoire
Espagnol et anglais
Pour s'endormir le soir
Tu peux laisser tomber
L'école n'est pas pour moi
Autant prendre un métier
J'irai au CFA
Apprenti boulanger
Passer quinze jours en classe
Et gagner de l'argent
C'est bien plus efficace
Et bien plus motivant
Ca n'a pas empêché
Au bout de ces deux ans
De voir le CAP
Partir en rigolant
Enfin la liberté
Désormais j'suis majeur
Plus qu'à m'faire réformer
L'armée c'est qu'du malheur
J'ai déserté six mois
En répétant cet air
"Vous qui pensez comme moi
Faites le mur pas guerre"
A vingt ans me voilà
Derrière une machine
Mais ça n'me déplait pas
De bosser à l'usine
Ca y est j'ai soixante ans
Je suis à la retraite
On me traite de fainéant
Et j'n'ai plus tout' ma tête
Le travail à la chaîne
M'a détruit tout le dos
Tous les jours on m'emmène
Passer quelques radios
J'atteins soixante-dix ans
Je ne vois plus personne
Mes seuls amis maint'nant
Alzeihmer Parkinson
Enfin la Mort est là
Patientez mes enfants
L'héritage de papa
Est d'abord pour maman
Écrit par manganac
A trop être pris pour un con, on le devient...
Catégorie : Triste
Publié le 04/08/2010
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manganac, "la vie" tout un programme, elle court, elle court la vie, espace bien rempli entre un début et une fin, bien écrit, bien ressenti. |
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