Faire des travaux à l'étrange pouvoir
De faire surgir du placard
Des madeleines de Proust échappées
Et autant de saveurs oubliées

Des madeleines amères telles des crachoirs
Qui de ma vie me content les pages noires
Ce sont les cahiers, ou de ma chambre d'ivoire
Je hurlais silencieusement mon désespoir

Des madeleines acides
Qui me dis ma vie et mes rêves candides
Ces idéaux avides
Qui dans ma tête ne prennent pas une ride
Celles-ci sont bleues translucide

D'autres madeleines sont comme de la mousse
Tout comme ces peluches si douces
Qui me disent avec le rose des romances
Oh combien fus douce mon enfance

Ce que j'aime les madeleines ambrées
Celle qui parlent de complicité
De présentes et passées amitiés
De douces filles et de grands nigauds
Et leurs rires indigo

Et puis viennent les madeleines rouges tendres et passionnées
Parlant des plus beaux moments trop vites passées
Elles sont les lettres des quelques rares soupirants
Que j'eus du haut de mes seize printemps

Mais l'arc en ciel
N'est pas éternelle
Les images défilent
Et la vie n'est qu'un film