Ferme les yeux
Et imagine un poème

Vois des maux d'elle
Démodés démesurés
Des mots de lui
Déchirés déstructurés

Je n'ai rien à écrire
Car les vers solitaires
N'ont pas de maître
Je dis "rappelle toi"
Et tu poétises
Sans un mot de moi

L'ami, l'amour, l'amant
Rappelle toi des vacances, l'an dernier
Lui qui pleure, elle qui se cachait
Et ta libération, rappelle toi
Cette respiration volée au vent

Rappelle toi, le dessin de ce nuage
Que tu regardais à 8 ans
Rappelle toi, lorsque la fille sage
A voulu montrer les dents

Premier baiser, première claque
Première brûlure, premier froid
Et le soupir de ce lac
Pour calmer ton effroi

Images passées qu'un pronom ressuscite
"Qui était-elle, déjà"
"Comment s'appelait-il ?"
Je ne sais pas, je ne sais rien
Mais toi, tu te souviens
Un visage s'est collé sur sur ce il et ce elle
Et un sourire amer, café sur du miel
Mais

Tu es le poète aux mains d'or
Midas ; plombée, puis étincelante
Transforme l'hier en peintures sans lierre
Refuse qu'on grave "ci-gît" sur ton coeur

Puis, souviens toi de demain
Sans que je ne dise
Un murmure, un refrain
Sans un mot ; poétise.