Le rendez-vous.

Nous avions rendez-vous comme chaque année,
À la fenêtre tous les matins j'attendais.
Parfois, très angoissé, peur d'être abandonné,
J'étais là regardant comme un très vieux dadais.

Ce matin le givre du très cruel hiver
Couvre de son manteau mon modeste jardin.
Dans mon cœur vit l'espoir redoutant le calvaire
D'un froid marmoréen tuant mes lavandins.

Je sais, il réveille chaque fois mes angoisses
J'ai toujours la crainte de ne pas le revoir.
La saison des frimas développe la poisse
Et ce matin, j'ai peur de ne pas l'entrevoir.

À la grâce de Dieu disait ma grande mère,
Devant réalités des terribles exigences,
De la vie sur terre qui succède au frimaire
Paralysé, perclus de vices sans clémence.

J'attends lever du jour, ses belles nitescences
Qui déterminera les joies de mon esprit.
Aurais-je oui ou non aujourd'hui de la chance
D'enfin l'apercevoir, j'en reste tout contrit !

À la fin, il est là… timide apparition,
Que ce petit bourgeon de mon beau lilas blanc,
Qui devrait m'éblouir de beauté d'exception
S'il résiste aux rigueurs de ce froid accablant.

Écrit par Daniel LEFEBVRE
26.01.2022
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