Une branche a frémi dans la forêt des hêtres
Tant de cœurs dissociés s'y sont frottés l'année
Qu'elle pleure sa plainte et désespère d'être
Lacérée et entée de tristesse, fanée
Un arbre souffre à l'égal du grand solitaire
Même entouré, il se dérobe à l'univers
S'il ne sait que la douleur sûre est solidaire
De la morsure, hanté des souvenirs d'hivers
La feuille jaune tremble au bout de cette branche
Fleurs et feuilles sont de frêles adolescentes
Puis se blottit contre ses sœurs tout un dimanche
Le puits du Temps l'emporte au loin selon les sentes
L'oiseau a fait son nid au creux de son écorce
Il navigue sur l'onde et vole dans l'air roide
L'arbre lui fait refuge et du bonheur s'amorce
Tous deux mourront bientôt d'une gelée trop froide
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Triste
Publié le 27/08/2021
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Commentaires
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Posté le 27/08/2021 à 17:21:46
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Un poème où se ressent intensément la tristesse de la fin de tout être vivant, puisqu'il en est ainsi dans la loi de la vie qu'un jour elle prend fin. Et si dans la 2ème strophe l'évocation de la solitude et de la souffrance qu'elle cause apparaît, la dernière peut faire penser au soutien que l'on trouve dans l'amitié. L'arbre et l'oiseau finiront par mourir, mais la fin de chacun sera adoucie par la présence de l'autre. Merci beaucoup, mon cher Georges, pour ce partage qui touche et parle au coeur. Avec mon amitié qui demeure vive :) |
Matriochka  |
Posté le 27/08/2021 à 18:09:33
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Bonsoir, Bravo Jacou .. Au Départ, je pensais que tu penchais vers les Feux de Forêts .. Dame Nature est merveilleuse en Naissance, mais connait grande Mort aussi .. Beau Poème ! Amitié, LyS .. |
| Lys-Clea |
Posté le 27/08/2021 à 18:21:16
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Bonsoir très chère Matriochka, et merci grandement à toi d'être si sensible à l'idée de la solitude qui est chez moi par exemple un choix lié à la douleur de vivre dans la souffrance du corps (ceci est du passé) et dans la souffrance de ne pas réaliser ses souhaits d'accomplissement (cela est du présent), ayant conduit à des choix de vie par défaut. L'arbre planté et qui doit s'adapter parce qu'il est sans choix préalable, cet arbre a eu pourtant la belle vie par la rencontre d'un ami, car être solidaire des autres malgré la solitude assumée, c'est ce que j'ai choisi d'être comme un hêtre, "comme un arbre dans la ville", et c'est le rendu de mon poème, que tu as si bien lu comme toujours, avec ton intelligence et ta délicatesse d'âme, qui est pour moi bénédiction. Seule la douceur nous survit, le souvenir de la tendresse seul compte et nous mourons vraiment si nous sommes oubliés de tous, sinon, nous vivrons encore et toujours dans des coeurs qui ont souci d'autrui. Avec toute ma grande amitié pour toi :) |
jacou  |
Posté le 27/08/2021 à 18:41:59
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Bonsoir très chère Claire, J'aime les feux, les incendies, j'aime la destruction...quand je fais le ménage (et seulement là, ha ha !). "La destruction fut ma Béatrice", écrivit Mallarmé portant le deuil de son enfant dans de courts poèmes. Le motif de la mort me parle comme à tous, la mort dans la vie me fait peur. Dans un film de Ingmar Bergman que j'ai vu cette semaine, un personnage dit qu'il "vivait sans vivre", et cela me fait frémir, car j'ai le sentiment d'avoir vécu aussi de cette façon, en spectateur d'une vie dont j'aurais dû être l'acteur, autrefois... La vérité est que la nature pour se renouveler sans cesse meurt et renaît, et que les êtres frêles ne doivent pas trop croire à l'éternité (un "frêne s'effrène", qui se trompe bien lol), mais, comme disait Pindare à peu près, épuiser la vie dans ses ramifications variées. La forêt cache un arbre, l'oiseau fait son nid où il faut, leurs ramifications les enracinent dans le terreau de la vraie vie, car ils ont tout tenté, mais d'abord l'amitié et l'amour. L'amour est érotisme, et le philosophe (et l'écrivain) Georges Bataille définissait l'érotisme comme "la vie qui se maintient dans la mort même". Pour moi, pour affronter la mort en face, pour être un arbre fier au moment de s'effacer de toute surface, j'aurai besoin de la définition de Bataille, je serai amoureux je l'espère à l'instant proche de mourir, je serai en amour peut-être, cet "amour, qui meut le monde et les autres étoiles" (Dante, dernier vers de sa "Divine Comédie")... Merci à toi et l'amitié ! |
| jacou |
Posté le 28/08/2021 à 06:09:00
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Profondément triste, mélancolique mais je sens quand même la vie entre ces lignes... |
| Lucyline |
Posté le 29/08/2021 à 05:31:12
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Merci beaucoup Lucyline de sentir cette vie qui accroche et prime sur tout. Bon dimanche. |
| jacou |
Commentaires
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