Le saule esseulé sur la berge silencieuse
Ses rameaux si tremblants caressés de frissons
Susurre aux nymphéas dans son adresse anxieuse
Ce qu'un étang stagnant d'attente offre en leçons
Patience infinie répandue dans la nature
L'ordonnance d'un homme est de troubler les eaux
Pour un reflet limpide où s'efface en fêlure
Un visage frêle aux blessures d'âge et d'os
Parades des prairies dans leurs diaprures vives
Lances de ces futaies d'arbres aux bouts des branches
Affrontant d'amples ciels qui protègent les rives
Pour qu'un saule isolé sur des nymphéas penche
Semblable à des rideaux de constellations, voiles,
Pour l'homme qui s'effraie des immensités diurnes
Avant que la nuit fasse étincelles d'étoiles
Dérobant des visions comme cauchemars d'urnes
Urnes, recueils cendrés d'où par cheminées d'âmes
Montent des fantômes privés de cimetières
Leur tristesse est errante et blesse ainsi que lames
Nymphes brûlées laissant ces saules solitaires
Claude Monet, "Nymphéas avec rameaux de saule" (vers 1916) :
http://givernews.com/2021/01/26/immersion/
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Triste
Publié le 05/08/2021
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Un grand merci, pour cette évasion des sens et des émotions. Je savais d'avance, par le titre, que j'allais aimer. Bonne journée Jacou =) | |
Asté |
bonjour jacou tes mots qui décrivent cet "univers" aquatique avec la mélancolie qui lui sied! le saule est comme un gardien impassible... les nymphes y jouent...la fin m'a fait cotôyer les fantômes et esprits mystèrieux en favori ! bonne journée ! amitiés poétiques :) |
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romantique |
Bonjour Marine et Sylvain, et merci beaucoup beaucoup à vous :) Marine, ta prescience me touche, belle journée à toi =) Sylvain, je suis très heureux de te lire ici aussi, ton favori est un beau cadeau que tu me fais :D |
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jacou |
Très sophistiqué et des sons magnifiques, une lecture agréable | |
Zigzag |
Ce saule fait écho à la solitude de celui qui médite sur le cours de sa vie et sur sa finitude ... Ces "cimetières" dont sont "privés" des "fantômes", n'est-ce pas, au fond, le repos de l'âme, la céleste sérénité que nous cherchons déjà dès cette terre ? Je vous souhaite de goûte à la source qui fera revivre ce saule esseulé et lui rendra le délicat bruissement de ses feuilles. |
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Ombrefeuille |
Bonsoir Zigzag et Ombrefeuille, Zigzag, merci pour ce commentaire si agréable :) Ombrefeuille, que j'aime votre compréhension si profonde, votre belle analyse de la solitude d'un saule qui rejoint celle éternelle que notre "finitude" nous destine ! Je vais "goûter à la source" dès ce soir : source de jouvence conférée par le Monbazillac, et j'emporte par devers moi le "délicat bruissement des feuilles" du saule de Monet frissonnant dans ma tête folle : "que salubre est le vent" (Rimbaud) ! Bonne soirée à vous, Zigzag et Ombrefeuille. |
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jacou |
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