J'irai porter ton corps aux jardins de la mort
Les gisants y dorment plus nombreux que les sorts
Le requiem à l'église nous remémore
Combien le chant de l'âme est pur dans son essor
Un précieux dessin a fixé tes traits mortels
Je viens de fondre en larme auprès de ton autel
Un lieu consacré où, sachant ce que je sais
J'ai frémi de l'idée des enfants qui naissaient
Un diamant a pour excuse la beauté même
La cheminée s'éteint lentement, ton diadème
Entre mes doigts s'éprend de ma paume virile
Et devient ton corps de femme en ma main, docile
Vois-tu, les jours passés de ta longue agonie
Furent les plus beaux pour moi qui aie rajeuni
À petit feu, comme le temps te désertait
Dans son théâtre mouvant la saison d'été
La pâle vitre a bu la candeur de tes traits
Je voulais crier pour te ramener, extraits
De ma vie dont j'ai honte aujourd'hui que tu gis
J'aime d'un fier amour la tristesse surgie
Jamais je ne pourrai me séparer de toi !
Je fais serment majeur d'incendier notre toit
Et si toi, ma fille, en t'exilant de notre île
Tu as fui, je te rejoins ! Ce sort te plaît-il ?
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Triste
Publié le 07/10/2020
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oh tristesse infinie et sublime poème |
justine  |
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Merci beaucoup Justine de ton appréciation et de ta mise en voix. Bonne soirée à toi. |
jacou  |
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Un poème poignant d'émotion, dans lequel tu traduis avec une acuité très fine ce sentiment de la terrible douleur que l'on ressent quand on voit quelqu'un que l'on aime de tout son coeur quitter cette terre. A ce moment-là, on ressent quelque chose d'inde scriptible que tu as pourtant su restituer, grâce au langage poétique dans ce qu'il a de plus intime dans son expression et que tu maîtrises dans toute sa profondeur. C'est le coeur dans sa noblesse qui parle ici! Merci beaucoup pour ce partage qui me prouve une fois de plus que la plus grand beauté peut naître de la plus grande tristesse. Avec mon amitié toute vive à toi :) |
| Matriochka |
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Je te remercie intensément, Matriochka, d'avoir éprouvé la douleur partagée de la mort d'un idéal dans l'amour, cruel quand il retranche un être cher, dévastateur... Avec ma vive amitié pour toi :) |
| jacou |