Une idée nous déride et nous partons à rire
L'avidité nous vide, en nous l'amitié meurt
Nos amis nous sont chers, ne sont-ils pas de chair
Comme moi qui voulais devenir prêtre en chaire ?

L'âme a soif de connaître un sort meilleur sur Terre
Elle vole en un ciel où l'oiseau solitaire
Pépie sa vie durant des chants d'amour étranges
Quand nous pensons à nous, envions-nous donc ces anges ?

Le coeur bat son rythme régulier dans sa cage
Même l'angoisse de la tachycardie, saccage
De l'harmonie heureuse, est la raison de vivre
Pour laquelle un homme du bonheur se délivre

Il est un vrai plaisir des profondes tristesses
Nous perdons nos amis car la mort est maîtresse
Aucune religion en chaire n'accompagne
La mélancolie qui doute, notre compagne

L'absolu est vain mot, jamais ne sont vainqueurs
Les hommes essoufflés qui chantent dans les choeurs
Ils copient les oiseaux mais, possédant conscience
Leurs airs élaborés manquent de sapience

Le rire en nous se tait, s'effraie le doux sourire
Nous passons des arceaux, appelés à souffrir
La voûte est empierrée, et tout près de l'église
Le cimetière ami nous calme et nous dégrise