Les nuits d'insomnie qui nous privent de maints rêves
Font fuir à l'horizon l'espérance sans trêve
Qui se déguise alors en désespoir critique
Ne plus dormir c'est ressentir le fantastique

Emoi que la nature épanche et ses secrets
Dispensés nuitamment dans tout ce qu'elle crée
Tiens ! tu dors d'un sommeil qui n'a pas son pareil
Et moi à tes côtés je demeure en éveil

Femme endormie que j'aime ainsi nous divorçons
Dans l'ombre de nos nuits et l'antique leçon
D'Hypnos me fait défaut tandis que je me lève
De la couche attiédie où tu poursuis ton rêve

Je donnerais mon heur au jour pour qu'il efface
Du temps cet heurt inutile où je perds la face
Cette heure où blême je veille dans la ténèbre
Et cueille auprès de toi un désir si funèbre