J'étais assis en sentinelle au gré des ordres :
Une étincelle à l'oeil, un battement de cils,
Firent perdre à ma vue lassée l'envie de mordre
Et mirent le feu dans mon attente imbécile.
À la place où l'homme escamote au fond lui-même,
Cela d'essentiel qui le distinguait du monde
Et l'amène à se fondre en fuyant les problèmes
Dans la masse en parcelle où il danse sa ronde.
La tête et les sens déréglés d'un coup d'aile,
Je dansais et d'un oeil veillais à n'être vu ;
Meilleure étant la vie qui bascule en querelle
Et lourd l'uniforme avant de se mettre nu.
Déserté de moi-même, indécis pour la suite,
La lancinante angoisse d'heurter les écueils
Me lançait le défi des plus vastes fuites :
Plus qu'on ne me voit et non plus qu'on ne me cueille...
M'en allant par le champs dans le vent de l'hiver,
Tel un cheval je courais et ma cavalcade,
Quelquefois ralentie, reprenait au travers,
Le corps chaud, le pied haut, le sol lisse et les ruades.
Le glacis de la terre était l'ancien asile,
Le climat d'accueil aux hommes de notre espèce
Des premiers temps blancs où pour trop peu tant d'exils,
Et pour moi l'espace absent et le temps qui presse...
Un signal condamnant mon geste commandait
Une éternité d'espoir que je sentais libre,
Avant qu'on ne m'abatte sous un ciel vidé
Et que seul encore mû mon coeur partiel vibre...
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Histoire
Publié le 16/05/2015
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Il fait si froid dans le coeur de la guerre...! Très beau! | |
celtique |
Merci celtique pour le commentaire ! | |
jacou |