Soierie du ciel dans le miroitant crépuscule
Ma prunelle étincelle aux reflets de ton chant
Car tu vas défaillir où le destin t'accule
Noyée de nuit venue des lointains du couchant
Le temps en accalmie dans le bagne de vivre
Offre ces instants de grâce appendus aux cieux
Des larmes du soleil chagrin tu te délivres
Car il est temps pour toi de te rendre audacieux
L'espoir est parfumé d'aromates puissants
Et tentatrice l'aube où point cette colline
Qu'il faut gravir d'un coup en pulsations des sangs
Avant le prochain soir quand l'occident décline
Sur le plan incliné de ta vie qui s'obstine
Tu sens ton travail qui se mue hors l'habitude
La révolution est telle une cavatine
Dans ta tête fière consacrée à l'étude
Tu goûtais la Commune et aimais Robespierre
Saint-Just était d'un neuf bonheur l'étonnant chantre
Eugène Varlin par sa rue parlait en pierre
Et tu sais qu'est toujours fécond ce très pur ventre
Mais demain tu rentres dans les rangs à ton antre
Dans cette hiérarchie aux blasons de noblesse
Celle des métiers qui ont le corps pour vrai centre
Le prolétariat nu qui jamais ne s'abaisse
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Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Social
Publié le 26/02/2020
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Commentaires
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Posté le 26/02/2020 à 12:55:51
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J'ai cette image, flash dans mon enfance, d'Arlette Laguiller déclarant "travailleurs, travailleuses...". Il y a les beaux crépuscules, les merveilles qui nous entourent puis il y a le travail salarié qui nous oblige à "rentrer dans les rangs" et mange une grande partie du temps. Drôle de système, drôle de vie, et ce qui est surprenant c'est que le monde fait avec, et que la Vie bat son plein partout quoi qu'il advienne. Merci pour ce poème social Georges ! |
Ombellune  |
Posté le 26/02/2020 à 17:52:33
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Le prolétariat décline en notre pays, où les tâches manuelles répétitives dites "non nobles" sont de plus en plus effectuées par des robots. Crépuscule des classes sociales issues de la révolution industrielle, du temps où Jaurès fondait son journal l'Humanité, et de celui où le parti communiste était un adversaire à abattre. Le monde change de plus en plus vite, et beaucoup courent après ces (trop) rapides métamorphoses. Leur boulot n'était pas facile, même ingrat, c'est vrai, mais ils étaient fiers d'être ouvriers, les métallurgistes des hauts-fourneaux, les mineurs de fond et tous les autres. Merci beaucoup pour ce poème social, très bien écrit, qui nous fait réfléchir sur la marche du monde, sur la place que la vie attribue à chacun. Avec toute mon amitié :) |
Matriochka  |
Posté le 26/02/2020 à 18:14:26
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Un poème aussi puissant qu'un manifeste, où l'on entend la voix d'Hugo, de Zola et de Jaurès, où l'on sent le souffle venu des mines et des "fabriques" qui modelèrent nos sociétés et brisèrent en même temps tant de corps usés avant l'âge ... Sans cautionner la violence des révolutions du passé, je ne puis qu'éprouver inquiétude et perplexité devant la transformation du tissu économique et social en quelque chose de mouvant et d'indéfini. Une transformation qui est beaucoup plus le fait d'Uber, des GAFA, de RBn'B ... que des politiques aux mains de qui la chose semble échapper, la Finance dictant ses lois. Votre écriture magistrale (j'allais écrire majuscule) sert une cause noble aux mille visages : l'interrogation de la conscience individuelle et collective. |
| Ombrefeuille |
Posté le 26/02/2020 à 23:38:38
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Comme je comprends cette reflexion ! Elle interpelle nos pensées les plus enfouies sur nos rôles à jouer au sein d'une société dans l'organisation nous dépasse ... Elle fait de nous des pions qu'elle manipule à sa guise ...d'autres diront que c'est carrément une forme d'esclavage ... Merci et bravo Georges pour cet excellent texte qui miroite notre vraie condition... |
| Yuba |
Posté le 27/02/2020 à 23:20:17
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Marine, Matriochka, Ombrefeuille et Assia : mesdames, je dépose à vos pieds un bouquet de fleurs métaphoriques pour vous remercier de vos messages très sympathiques à cette cause. J'ai parlé au passé de mes admirations politiques anciennes, qui révèlent mes orientations de naguère. Cependant, aujourd'hui, je suis très clairement "recentré", effet de l'âge et d'une prise de vue historique qui remonte à ma conscience. En effet, il vaut mieux des réformes vigoureusement et longuement débattues que des révolutions violentes, quelles qu'en soient les motivations. Le 20ème siècle a renseigné l'aspect pernicieux des révolutions qui sont en fait des coups d'Etat de vaste ampleur menés par des minorités militantes, ce dont j'ai tiré enseignements pour ma gouverne. Enfin, la pureté n'existe pas, c'est un idéal. Nul n'est pur, ni Robespierre, ni Saint-Just, ni qui que ce soit. Peut-être Eugène Varlin, à la rigueur, qui n'exerça qu'un petit mandat révocable à tout moment sous la Commune. Il a sa conscience pour lui... |
jacou  |
Posté le 29/02/2020 à 00:33:51
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Hélas pour la conclusion du dernier commentaire, je poserai la question, de quels débats parlent-on Jacou ? Cela fait presque 20 ans que j'écoute les débats dans l'assemblée nationale et en commission parlementaires (plus ou moins de loin selon les périodes, certes) et hélas depuis le gouvernement Hollande / Macron, le débat me semble disparaitre... il n'y en a plus du tout... pourtant j'aurai aimé qu'il y en ait eu sur tellement de sujet et oui il vaut mieux de long débats complexes que des révolutions violentes, nous sommes d'accord, mais je crains que si le débat disparait, la révolution n'arrive comme un boomerang et pour les pires exactions comme d'habitude... Lorsque le gouvernement ne négocie plus ou pire qu'il impose sa volonté, c'est là que débutent les soulèvements de contestation... et ce n'est jamais de bonne augure... |
| Dafide |
Posté le 07/03/2020 à 02:53:53
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Merci Dafide pour cet avis argumenté et bien pesé. Oui, que le débat vive est primordial, sans quoi les citoyens animeront des joutes dans l'espace public, à défaut, pour essayer de se faire entendre, surtout d'un pouvoir qui se croit sûr et fait la sourde oreille. Dérive de tout pouvoir en tour d'ivoire. |
| jacou |
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