L'ordalie diluvienne a noyé nos vestiges
Cités-Etats d'Irak redevenues déserts
La poussière a couvert de Sumer les prestiges
L'irrémédiable dort sous de neufs bulldozers
Athènes vend ses ports, aux plus offrants de Chine
Qui vît naître au berceau la démocratie même
Elle est rendue à un grand bazar où se chine
Tout monument de pierre où graver qui l'on aime
Rome n'est plus dans Rome, elle est dans la forêt
De Germanie où les banquiers offrent des prêts
La civilisation, à l'économie près
Connaît un vrai tournant, tout se rive à des rets
La finance tue ce que l'homme a de sublime
Mais dans le même temps, elle fait vivre l'art
Dont l'orfèvre a besoin en oeuvrant de sa lime
Pour témoigner humain ce présent qu'on déclare
L'Europe est en instance au rebord de ses gouffres
Doutant de sa douleur elle veut rayonner
Mais ses peuples avouent que ce continent souffre
D'être riche en euros quand on lui rit au nez
Nécrophagie du temps, Paris pourrait périr
Comme Londres, Berlin, quand la Chine et puis l'Inde
Conquerront leurs marchés boursiers sans coup férir
Effaçant la mémoire où battent Tibre et Pinde*
(*le Tibre coule à Rome, et le Pinde est une montagne grecque)
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Politologie
Publié le 04/12/2019
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Digne de vous ; historique, philosophique puissant et poétique ! | |
Etienne de Mirage |
j'ai apprécié ma lecture amitiés:) | |
romantique |
Étienne et Sylvain, je vous remercie, notamment Étienne, parce que vos louanges me font un tel bien que ma journée agréable devient un feu de joie en vous lisant ! | |
jacou |
ah bon tu crois moi j'y comprends rien la finance fait vivre n'importe quoi du lard ou du cochon l'art moderne caca souvent bon salut |
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marinette |
chaque civilisation a un cycle de vie precis et aucune d'elle ne peut durer que si elle protege les moeurs bonne lecture |
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megapdg |
Déliquescence de l'Europe, qui fut jadis un continent porteur d'une grande civilisation! Mais hélas, les financiers qui, dans les faits, gouvernent aujourd'hui notre monde, préfèrent la vendre en pièce détachées aux puissances émergentes, qui ont pu émerger grâce à la mondialisation, justement. Le serpent se mord la queue... Votre poème, à l'écriture puissante, nous donne à réfléchir sur le devenir social et économique de notre monde actuel, et par là même sur le devenir écologique de notre planète... |
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Matriochka |
Je suis comme Marinette je ne pige rien en finance, mais j'admire ce don que tu as de poétiser sur tous les sujets culturels, tu es tellement à l'aise Georges. Bravo et merci pour partager tes ressources en vers si chantants ! | |
Ombellune |
Marinette, Mega, Matriochka, Marine, merci beaucoup pour vos retours et ressentis sur mon poème. Moi non plus, je ne pige pas la finance, je me préoccupe juste des miennes (de finances) surtout en fin de mois lol ! Mais la culture européenne qui part en lambeaux ici et là m'attriste, et la mémoire nourrie par l'éducation des jeunes générations m'inquiète un peu pour sa transmission. Je sais de quoi je parle : j'ai été mauvais élève en mon temps, puis je me suis rattrapé en autodidacte, mais de justesse… | |
jacou |
Oh merci Marinette, merci de tout mon coeur ! :) Quand tout est éperdu, il reste la musique superbe qui est de l'âme à l'état pur ! |
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jacou |
Georges J'ai lu avec attention votre poème qui ne manque pas d'intensité. Le monde n'a jamais tourné rond si je peux m'exprimer ainsi mais le passage du temps n'arrange rien à la situation. La finance joue un grand rôle il suffit de s'intéresser un tant soit peu au marché boursier pour s'en rendre compte. Les anciens disaient souvent que le péril jaune était à notre porte. Un grand merci pour tout ce que vos écrits nous permettent d'analyser plus en profondeur. Belle journée à vous | |
roserose |
Merci Rose pour votre message préoccupé. Belle journée à venir. | |
jacou |
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