La rosace en haut sort
D'un trésor solitaire
Se joue d'un coup mon sort
Et si j'étais à terre ?
Foudroyé par un if
Que le vent fou effeuille
Arbre à la sève à vif
En vieux ballet de feuilles
Je suis foulé au sol
Par la pluie qui s'égoutte
Sur ma tête en rigoles
Et rigole et dégoûte
Pantin qui se croit homme
Parce que la nature
Lui a donné trois pommes
Pour naître d'aventure
Je vois la cathédrale
Elevée par les pères
Dont surgit un grand râle
Le feu en fait repaire
J'ai perdu mes repères
Dieu et Pan se combattent
Mais je ne désespère
N'ayant point trop de hâte
Je crois seul en ma chance
D'être d'ici natif
Si je chancelle en France
Si se dessine un if
C'est qu'ils sont les symboles
De mon incarnation
N'ayant plus trop d'oboles
Je lutte en ma nation
Pour l'égalité vraie
Celle de ma Commune
De bon grain et d'ivraie
Mêlant dessous les lunes
Deux sous de ta révolte
Et trois packs de mes luttes
Dansons pour chaque volte
Tamis de vents qui blutent !
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Politologie
Publié le 08/06/2019
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le vers court te va bien il me semble couler de façon plus fluide je crois seul déchiré entre deux origines ? |
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marinette |
Saches cher ami Georges, que ce nouement de gorge est une douleur persistante telle une blessure par arme contondante; c'est un sentiment qui ne ma jamais quitté durant mon existence errante ! Toutes mes amitiés. |
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barateur |
Il déchire ce poème soufflant ses luttes à tous vents ...les causes menées sont multiples et honorent cette écriture par sa position personnelle combattant dans son choix de faire partie de l'ensemble ... Un immense merci Georges pour ce partage intime de tes envies prioritaires sociales ! |
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Yuba |
Marinette, je te remercie pour ton commentaire et ton appréciation. Pour "seule", je rapporte "seule" à "chance", au sens de ma "chance seule", alors il m'a semblé que la poésie m'autorisait dans ce vers à détaché les deux mots, qui forment cependant une liaison. Ceci dit, je peux me tromper, donc je vais consulter les règles grammaticales de plus près dans quelques temps... Tu me poses la question, me semble-t-il, si je suis "déchiré entre deux origines" ? À vrai dire, non. Mon père est né en 1932 en Kabylie dans une terre qui était un département français à ce moment-là. Il était donc "sujet français", ne jouissant pas de tous les droits du citoyen français tout en en ayant la nationalité. Moi, je suis né à Arpajon, donc français, de son union avec une normando-bretonne. Cependant, mon père est décédé quand j'avais 2 ans, et du coup il n'a rien pu me transmettre de sa culture kabyle ou de sa foi musulmane (si ce n'est un Coran, ainsi qu'un roman de Mouloud Feraoun et un autre de Camus, qu'il laissa à ma mère). J'ai donc été élève par une mère qui m'a élevé à la française : je mange du cochon, boit de l'alcool, admire mon pays sous certains angles tout en en réprouvant d'autres, et ma foi est catholique dans la tradition du pays. Enfin, même si mon premier prénom d'état civil est Hocine, j'ai choisi de porter mon second prénom Georges. Et pourtant, si mon père avait vécu, il serait retourné vivre en Algérie, car cette nation jeune indépendante avait besoin de cadres et de contremaîtres et d'enseignants, etc...pour se bâtir, or mon père était contremaître électricien. Il avait son choix en conscience, et avait décroché un contrat pour aller travailler à Annaba (ancienne Bône), et toute la famille bien sûr devait aller s'établir en Algérie, lorsque malheureusement le cancer l'emporta, en 1970. Il découle de ceci que, en principe, aujourd'hui je devrais être algérien, les voies du destin sont étonnantes ! Pour en revenir à ton interrogation, je dirais que, sans être déchiré entre mes deux origines, puisque je n'en connais et maîtrise qu'une seule, cette destinée qui aurait pu être la mienne m'interpelle souvent en conscience. J'espère avoir pu répondre à ton questionnement, Marinette, et je te remercie encore. |
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jacou |
Ahmed, merci beaucoup pour ton message qui me touche par son ton d'âpre confidence, digne et résolue. Le destin nous veut errant, semble-t-il, j'ai également beaucoup de sentiment d'errance en moi. La poésie a le pouvoir de nous fixer, elle est un sol solide aussi bien qu'un vertige entretenu au-dessus des abîmes. . Mes vives amitiés. |
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jacou |
Assia, je te remercie beaucoup pour ton émotion vive au son des luttes. Elles étaient ma passion, j'en fais le bilan, maintenant que je me suis assagi... Mais toujours j'admirerai un Eugène Varlin, modeste ouvrier qui pendant la Commune de Paris organisa des œuvres sociales et participa à l'action politique. Je cherche aujourd'hui à l'Assemblée Nationale des députés représentant les classes populaires : ils sont si rares, comme représentants du peuple que sont les députés... | |
jacou |
Tout un symbole ce vent qui t'anime de sa force et poésie. Merci Georges de continuer sur ta lancée de vers courts, c'est toujours un ravissement... | |
grêle |
merci jacou pour cette longue et émouvante histoire la mort éclaire souvent la vie de ceux qui restent de même que le sourire des mères éclaire les enfants de toute la terre . |
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marinette |
Marine, je te remercie pour ton passage sur mes vers et ton message qui me va à ravir, ainsi que ton beau chapeau te va ! Le vers accourci, ma nouvelle lubie que j'explore sous ses diverses coutures, c'est un monde nouveau pour moi, qui aimait la "vieillesse d'Alexandre" (Jacques Roubaud)... | |
jacou |
Marinette, mille mercis à toi d'être revenue, d'avoir lu mon récit, et d'y avoir trouvé matière pour te répondre. Moi-même, écrire ainsi éclaircit les idées qui fondent mon parcours, la vie étant si hasardeuse par ailleurs, à la joie des surréalistes... Concernant le vers litigieux, le correcteur grammatical ne voit pas de problème pour le vers où j'ai éloigné "seule" de "chance". Je vais pourtant le corriger selon ton souhait car c'est plus clair pour les yeux, ta suggestion. Merci encore à toi, en te souhaitant un bon dimanche ! |
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jacou |
Marinette vous m’impressionnez par votre lecture de ce poème, vous étiez toute proche. Georges, il est vraiment très beau celui-là aussi, c’est vraiment un don ! Vers courts, vers longs, jeu sur la phonie, thèmes variés... wouah ! C’est émouvant de te lire sur notre histoire, même s’il n’y a rien de sentimental. Effectivement, c’est là-bas que j’aurais du naître, mais notre père est mort avant le départ, notre mère n’est donc pas partie, et je suis finalement née à Fontainebleau 2 mois après sa mort. Mon 1er prénom est Dehbia qui signifie «Â l’or », notre mère a fait le choix de garder l’ordre des prénoms qu’ils avaient choisis ensemble. Que serions-nous aujourd’hui si nous étions nés là-bas, je me pose aussi parfois la question. J’ai cherché la ressemblance chez mes enfants, Coralie non, elle a mon caractère mais les caractéristiques physiques de son père. En revanche, Romain est blanc de peau, comme toi et notre père (eh oui, les vrais kabyles sont surprenants lol). Et il a ton humour pince sans rire, ton écriture et ton QI, haut potentiel intellectuel expdrrr !!! Notre père devait être ainsi (pour l'écriture c’est sûr). En revanche, je ne savais pas qu’il était musulman, en tout cas, il buvait son verre de vin rouge tous les jours. Allez, trêve de confidences, je t’embrasse Grand Frère 🥰 |
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jorocophael |
Merci Josiane pour ton commentaire qui met en commun ce passé qui nous unit. Le destin est étonnant par certains aspects, nous naissons sous des ciels et si le zodiaque s'en mêle, alors c'est encore plus étrange ! En fait de religion paternelle, je ne connais pas la position exacte qu'avait notre père à ce sujet. Mais, du fait qu'il avait un Coran j'ai déduit qu'il était musulman, un peu à la manière dont j'ai toujours auprès de moi un Nouveau Testament qui ne me quitte pas depuis un quart de siècle dans mes tribulations. Ceci dit, il buvait son verre de vin en effet, en bon prolétaire, alors il ne pratiquait pas sa foi. D'ailleurs, les Algériens et surtout les Kabyles sont réputés pratiquer très peu chez les immigrés, moins que les Portugais immigrés par exemple. Et puis, notre père lisant Albert Camus, je le pense avoir été un esprit enclin au doute, à l'examen de toute chose en idées... Petite frangine, gros bisous 🥰 |
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jacou |
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