En déversant son or le couchant m'ensorcelle
Il a noyé les ors des gammes chromatiques
Pour accueillir l'amie la lune en sa nacelle
Balancée tel un ostensoir aromatique

J'épouse un rythme lent mariant à la nuit neuve
La mélodie feutrée de ma navrante extase
À surmonter l'émoi qui n'a besoin de preuve
Quand meurt la fleur sacrée au secret de son vase

Et je vois dans le ciel la galaxie renaître
Jamais la même elle est dans sa vive harmonie
Ce baume que j'attends encadrant ma fenêtre
J'élève une prière au jour dans l'agonie

Il est de belles morts qui nous trouvent candides
Cherchant à savourer des instants si précieux
Que l'on voudrait saisir, trop d'images splendides
Devant mes yeux flamboient quand je tutoie les cieux

Je trouve en moi la porte en chacun recelée
Promettant cette entrée au pays, quotidienne,
Des songes émouvants, nous laissant esseulés
Reprendre un souffle heurté par des joies et des peines

Remémoré le rêve a vocation des vers
Or la poésie est parfois à fleur de peau
Alors elle est parfum affleurant, guidé vers
Son extinction en mots, ces élégants appeaux