Admirable beauté des choses surannées
Un collier d'or ôté à une belle nuque
C'est assez pour aimer la vie au long d'années
Sur ta peau respirer le parfum de ton musc
Une église de pierre est un troublant vestige
Tous les siècles d'hier ont balisé la foi
Désormais l'homme est en proie à un grand vertige
Sa quête quittant les repères d'autrefois
Demeurera bien l'art de forger un vitrail
De sculpter la pierre ardemment comme un artiste
Sait faire un beau travail à partir d'un émail
Et rend maille à maille un bloc cassé moins triste
Eloignons-nous vers les champs de lavande mauves
S'y entendent des chants de l'ancienne campagne
Je ne serais pas las, je peindrais comme un fauve
Ce tapis par delà, jusqu'au pied des montagnes
Je susurre une horreur pour en leurrer l'aurore
Mon blasphème gratuit ne trouble pas cette aube
Faisant pénitence en saluant le soleil d'or
La nuit est loin et nulle nuée ne se dérobe
Je vois tout, la cité cernée du crépuscule
Comme dans un tableau de Friedrich, incendiée
Tout près de moi un tourbillon de libellules
Plus loin, un homme à qui j'ai mon tableau dédié
La vie d'autrui n'est-elle pas si merveilleuse ?
Nous contenter de nous, quel cruel paradoxe !
Nous avons été fait pour des soirées joyeuses
La passion du solstice jusqu'à l'équinoxe
Je sens autour de moi le vol des papillons
Aux ailes déployées brillant tels des bijoux
Et cette intensité des teintes vermillon
Procure une émotion, faisant rougir mes joues
Je suis à cet instant où l'on va pleurer larmes
Mais on se retient sur l'océan qui chavire
Car le charme est ici avec sa couleur parme
Et il faut garder la face sur le navire
Nef de la vie qui est notre berceau de flammes
Nous voguons dans la nuit jusqu'au dernier matin
Celui qui recueille enfin le secret d'une âme
Et le transfère à l'ange aux ailes de satin
Je vais chercher l'ami auprès de la rivière
Il transporte en sa main un prestigieux joyau
Un recueil poétique où il salue l'hier
Envers les traditions, nous sommes bien loyaux
Dans ce temps de poudroiement de couleurs d'automne
Je remarque la lueur brillant dans ses prunelles
Son humour a toujours vaincu les tons atones
Ensemble, nous savons l'amitié éternelle
Nous prenons le sentier qui conduit à mon gîte
Saluant au passage la famille écureuil
Déjà, sa langue agile en sa bouche s'agite
Il fait des blagues sur les vers de son recueil
C'est la Provence ici, ainsi Zola, Cézanne
Van Gogh se sont croisés tout près de nos bâtisses
Peut-être ont-ils parlé dans l'oreille d'un âne
De tout ce que l'homme à sa gloire d'un jour tisse
Écrit par jacou
L'art alchimique me tue, me transmute, me sublime. J'en renais plus fort, poétiquement. À suivre.
Catégorie : Poésie
Publié le 12/08/2017
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C'est superbe Jacou, on suit vos pensées comme on suit un chemin qui serpente en Provence. On y trouve matière à s'extasier mais aussi à réfléchir. Merci pour la balade! | |
eliosir |
Merci Eliosir pour le message. Je suis heureux que ce poème vous plaise, surtout à vous qui vivez dans le Sud, le cadre étant situé en Provence. Bon week-end ! | |
jacou |
Encore un petit écureuil :D J'ai aimé cette promenade où on suit le fil des émotions du narrateur. Ce poème est presque onirique tant il est idéal... | |
grêle |
On a l'impression d'être dans les pas d'un Jean Jacques Rousseau (exceptée la Provence). | |
eliosir |
Merci Grele, l'écureuil je l'ai écrit pour toi :D Je me suis un peu inspiré de l'amitié entre Cézanne et Zola, un peintre et un "poète" écrivain, pour écrire ce texte. Et tu as raison pour l'idéal, j'ai cherché des notes aussi pures que possible : je savais d'emblée les vocables que je placerai à la rime, ce que pour les autres poèmes je ne fais pas (voilà pour l'atelier du poème). |
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jacou |
what a beauty ! poétique à souhait magnifique jacou le croquant de cookies |
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marinette |
C'est vraiment bien trouvé, Eliosir, la référence à Rousseau : j'admire son goût et respect de la nature, et ses "Promenades d'un rêveur solitaire" figurent parmi mes livres de chevet, ceux que je relis régulièrement (comme "Adolphe" de Benjamin Constant, par exemple). | |
jacou |
Merci beaucoup Marinette, Jacou le croquant croqué te salue avec un grand respect pour la poétesse sublime que tu es ! | |
jacou |
Oulaaa, l'ami Poète ! Quelle randonnée dînatoire ! A chaque strophe, on sarrete, on savoure, pour repartir sur une étape suivante qui sera plus belle que la précédente. Merci, Jacou, pour cette superbe balade qui n'en finit pas, après tout, pourquoi devrait-elle se terminer quand elle émane autant de beauté...Merci, Jacou ! | |
suane |
Oulala, chère Suane, tu me gâtes par ton commentaire, et je t'en remercie infiniment ! Oui, pourquoi le texte devrait-il finir : je voulais composer ainsi 256 vers à la suite pour mon épopée (non, je rigole) ; il convient de ne pas lasser les lecteurs. Mais c'est vrai que je me suis laissé emporter par la de scription, qui est une vue des alentours par l'œil de mon narrateur, un peintre (en partie inspiré de Cézanne). Merci encore Suane ! |
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jacou |
Jacou que puis-je vous dire après tous ces compliments. j'ai fait une jolie promenade à vos côtés sans avoir à me déplacer. où allez-vous vous arrêter votre imagination n'a pas de limite pour notre bonheur à tous. Douce nuit | |
roserose |
Merci beaucoup chère Roserose pour votre doux message. J'espère que mon imagination ne me trahira pas, pour l'instant, elle est au rendez-vous, alors j'en profite pour prendre de l'avance dans l'écriture. Douce nuit à vous |
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jacou |
C'est magnifique Georges... Je me suis régalé... Basile |
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Basile |
Merci beaucoup Basile, je suis heureux que ce texte vous ait plu. | |
jacou |
Et vous tissez ici un bien beau poème qui n'atteri pas dans les oreilles d'un âne (enfin je crois), merci pour cette ballade. Et belle soirée ! | |
Eleidora |
Merci à vous Eleidora. Les pauvres ânes, ils en entendent de belles, de nos billevesées humaines ! Belle nuit. |
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jacou |
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